Les multiples reports injustifiés des élections locales pour remplacer les élus périmés depuis 13 ans n’ont pas eu raison du scrutin du 4 février. Les sélections ont en faim démarré sur toute l’étendue du trottoir national le dimanche 4 février. Près de six millions d’électeurs sont censés départager quelque 30 000 candidats dont 7 000 nounous pour 342 mairies. La nouveauté, des candidats indépendants ont apparu dans la course. Les futurs maires et mairesses y trôneront les 5 prochaines années. L’ouverture des urnes prévue à 7h par le Code électoral révisé n’a pas été effective, à maints endroits de Cona-cris. Notre équipe, Siré, Labboyah, Adama, Lébéré, Yacine, ont sillonné la capitale et humé l’atmosphère.

Au centre de vote de l’école primaire Saint Toussaints du quartier Manquepas, une dizaine de bureaux y ont été installés. Le vote y a commencé entre 7h 15 et 8h 15. Dans le bureau de vote n° 18, il a démarré à 7h 15. Mais le bureau manquait cruellement de fiches d’enregistrement du passage des observateurs. Le formulaire du vote par procuration et celui du vote par dérogation ont manqué à l’appel. Pas d’affluence des 465 électeurs inscrits. A 9h 05, 37 parmi eux avaient voté. A 8h 15, le prési du bureau de vote n° 17 n’avait pas pointé du nez ni fait signe de vie. Les membres du bureau se débrouillaient comme ils pouvaient pour installer le matériel électoral en attendant son arrivée. Ou son remplacement. Quelque 311 électeurs sont inscrits dont 144 nounous dans le bureau de vote n°11. Selon sa prési, il ne leur manquait que des ciseaux qui leur serviraient à « couper les enveloppes, les bulletins, les scellés. » Il a enregistré neuf votants par procuration, et « moins d’affluence » des électeurs.

Au quartier Boulbeach, au collège 1 (collège Sultan Mariama Traoré), quatre bureaux de votes y sont installés, à l’école des sourds-muets qui le jouxte, on en note trois, au Collège deux du même quartier, 7 bureaux de vote sont érigés. Dans ces trois centres, le vote a démarré entre 8h 30 et 9h 30, selon des électeurs. C’est au collège 1, bureau de vote numéro 2 que le Prési Alpha Grimpeur a voté. Quasiment toute sa garde, ses laveurs de chats, itou ! En un temps deux mouvements. De 11h 10 à 11h 11, il avait fini de faire son choix, de mettre l’enveloppe dans l’urne, et émarger. Seulement voilà ! Après avoir fini de signer la liste d’émargement le Grimpeur s’apprêtait à sortir quand un membre de son entourage et un membre du bureau du vote lui ont dit : « Monsieur le Président, vous devez mettre l’encre sur le doigt. » « Sur quelle main », leur demande-t-il, après avoir fait un détour de 380 degrés. Le beau monde qui l’entourait s’est regardé, certains ont simplement souri. Et hop, voilà l’encrier posé devant le Grimpeur qui plonge plouf son indexe gauche dans l’encrier, presque totalement. Il était le 124è votant, selon un membre du bureau de vote. Quatre personnes ont voté après lui, quand nous nous sommes retournés dans le même bureau de vote, 8 minutes après. Peu de temps avant l’arrivée du Grimpeur et au moment où nous quittions le collège Sultan Mariama Traoré, il n’y avait presque pas d’affluence. Pourtant renouveler cette classe de dirigeants à la base et contribuer au développement des structures décentralisées de l’Etat étaient, entre autres, les enjeux de cette élection test de Me Salif Kébé, le prési du machin électoral en Guinée qui a succédé à Bakary Faux-Fana. Celui-ci avait organisé les légis-tardives du 28 septembre 2013 et la Présidentielle du 11 octobre en 2015. Avec tout ce que savez.