L’opposition respire-lacrymogène sonne le glas de la recréation. Elle veut aller au front pour protester contre la “fraude” électorale. Ce vendredi ses membres, dans une « unité retrouvée » selon les termes de Faya Milli-mono-Stéréo, se sont rencontrés au QG de l’UFDG. Devant les journaleux, Milli-mono-Stéréo a fait Faya : « L’opposition va entamer, dans une unité retrouvée, une série de manifestations, à commencer par une ville morte dès lundi 26 février pour exiger la publication des résultats sortis des urnes. La CENI, celle qui est là, doit s’en aller. Le fichier électoral corrompu, tripatouillé doit être corrigé ». Si nous réclamons que les vrais résultats soient publiés, c’est parce que nous les connaissons et que nous avons gagnés, ajoute le Faya. L’issue du vote a été déterminé en partie par le vote par procuration. Partout où l’opposition était en avance, consigne a été donné d’annuler les bureaux de vote. La CENI attend la fin des travaux des CACV pour envoyer un communiqué comme pour se dédouaner, de ne rien annuler.

Sept morts depuis l’annonce des résultats, mais l’opposition ne compte pas laisser tomber. Pour le Faya, c’est très lourd d’apprendre qu’un Guinéen est mort. Seulement, « rappelez-vous l’apartheid en Afrique du Sud, les gens se sont arrêtés parce qu’on a tiré à bout portant sur les enfants. Pour que nos enfants et petits-enfants vivent dans une Guinée juste, il faut continuer le combat ». D’ailleurs pour le Faya, c’est même pour honorer la mémoire des disparus que l’opposition a obligation de continuer le combat.  

Magistrats ‘’corrompus’’

Même là où nous avons l’intégralité des résultats des urnes, les magistrats sur qui on aurait pu compter « ont falsifié tout ce qui était à falsifier, parce que pas favorable au parti au pouvoir ». La déception, dit-il, est encore plus grande lorsque, ceux qui devaient dire le droit, échouent à le faire. « Lorsqu’un magistrat refuse de rendre justice à un justiciable, cela veut dire que ce magistrat est un criminel en puissance, parce qu’il envoie les gens à l’affrontement. Nous sommes en train de dresser la liste de tous les magistrats qui ont fait échouer la République ». C’est le cas à Yomou, dit Faya avec un certain Souleymane Kourouma, un monsieur qui ne doit pas « porter la robe ». A défaut de robe, l’opposition lui taille un costard en exigeant sa destitution.