Le SLECG, Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée déclenche une grève générale illimitée, à compter de ce lundi 12 février. Abou Soumah, secrétaire gênant du SLECG dit que la grève est maintenue, et que sa base, à Cona-cris comme à l’intérieur est déjà prête.
Le P’Tibou Kamamra, bons offices dans cette crise, en médiation en Ethiopie et au Togo, n’est rentré qu’hier. « Il m’a appelé pour me dire qu’il est arrivé. Il a demandé le niveau d’avancement, j’ai répondu que rien n’a bougé. Il a promis de me revenir après ».
Etes-vous prêts à suspendre la grève si Tibou le demande, le temps de continuer sa médiation ? Sauf si on est satisfait, répond le ‘’rebelle, décidé à aller jusqu’au bout.
L’imam Saliou Camra et Mgr Vincent Koulibaly avaient réussi à faire suspendre la grève à condition que le gouvernement accède aux revendications des syndicaleux. A date, rien n’a été obtenu, alors ils ont abandonné : « L’imam dit qu’il se lave les mains, parce que l’Etat n’a pas respecté son engagement qu’il avait pris avec lui. Donc qu’il ne va plus se mêler ».
Pour le ‘’rebelle’’, cette fois, il n’est plus question de lever la grève, et même les représentants de la FSLPE ont « migré vers le SLECG qui pilote tout maintenant ».
Intimidation
Pour casser l’élan de grève, dit-on, le gouvernement a muté certains cadres et interpellé d’autres. Ansoumane Diallo, leur représentant a été muté à Mandiana. Mohamed Ouamouno, secrétaire administratif du SLECG précise que dans l’acte qui l’affecte est écrit Ansou Sall, au lieu de Ansoumane Diallo, donc « cela ne correspond pas ». Quand Abdou Soumah a été informé, « il a demandé à tous les enseignants d’aller à la DPE, chose faite. La pression était forte, même la population a demandé que l’acte soit annulé ». Le Ouamouno, accuse Tanou Baldé du SLECG version Sy Savané à Lélouma d’avoir tout manigancé. Pour le moment, Ansou reste toujours à Lélouma et l’aile dure du syndicat lui a dit de ne pas bouger, encore qu’il a le soutien de la population.
A Kissidougou, Barry Alpha Oumar, le général du SLECG a été menacé. Les autorités ont promis de lui faire payer, si jamais il y a des troubles à Kissidougou, témoigne le Ouamouno. Alpha Oumar Barry a d’ailleurs été interpellé hier, ainsi que deux autres de ses collègues, « une Collette et un certain René. J’ai demandé à ce que tous les enseignants se rendent à la DPE, ce qu’ils ont fait. Et les camarades ont été libérés ». Pour le secrétaire administratif du SLECG, cette cabale vise à empêcher la grève, mais, dit-il, seul Allah l’empêchera.