Le 10 février, les assemblées générales des partis poétiques UFDG et RPG ont été marquées par la visite surprise du Khalife Gassama Diaby, ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté. Pour lancer un appel à la paix aux militants et leaders politiques, suite aux violences qui ont éclaté dans le bled au lendemain du scrutin du 4 février. L’ancien ministre de la Complication, Alhousseiny Makanera veut rabattre le Caquet au Khalife Gassama. Il qualifie d’offense, les propos du ministre Diaby. « Au lieu de venir essayer de sensibiliser les militants et leurs leaders politiques à préserver la paix, c’est mieux de dire aux voleurs de rendre ce qu’ils ont volé » clame Makanéra, qui ajoute l’adage arabe : « Celui qui est tout le temps fâché c’est un satan, mais celui qui ne se fâche pas du tout est un âne» Selon lui, le Khalife de l’Unité nationale a voulu dire la vérité, mais il a dit sa vérité, non celle proprement dite. « M. le ministre avait un objectif, c’était de venir nous effrayer, nous militants de l’UFDG. Il faudrait qu’il sache, et lui et son Président, et leur Cour pénale internationale : on s’en fout d’eux ».

Makanera Caquet se dit étonné quand le ministre de la Citoyenneté déclare qu’ils vont « établir des fiches », pour conduire à la Cour pénale internationale, ceux qui tiendront des discours haineux. « Entre tenir un discours haineux et calciner cinq bébés dans une maison, lequel des deux actes devrait être puni avec la dernière énergie ? Ou encore, entre un discours haineux et le massacre de plus de 80 jeunes à Conakry, lequel des deux est plus dangereux ? S’il disait la vérité, s’il voulait que la vérité soit dite, ou s’il suivait la vérité, on allait aujourd’hui avoir le procès des massacres du 28 septembre 2009, ou encore le procès de ceux qui ont assassiné froidement 83 jeunes au cours des manifestations de l’opposition républicaine, qui sont enterrés au cimetière de Bambeto et partout ailleurs à Conakry. Il a parlé du cas du Rwanda, c’est vrai. Les Rwandais vivent en symbiose, contrairement à nous. Là-bas, tous ceux qui sont coupables de ces tueries sont en prison ».

Il ajoute que la Guinée aussi pouvait être heureuse aujourd’hui, « si tous ceux qui avaient tué, massacré et pillé les biens d’autrui, étaient traduits devant les juridictions ».

«  Même si on dit que la guerre n’est pas bonne, je m’inscris en faux. Dieu a dit dans le coran qu’il n’autorise jamais le mal, mais il dit aussi que je vous ai prescrit la guerre sainte. Cela veut dire que ce n’est pas la guerre qui est mauvaise, mais plutôt l’injustice. Donc, au lieu de fournir aujourd’hui beaucoup d’efforts pour aller de siège en siège, la solution la plus simple, serait de dire aux voleurs de rendre ce qu’ils ont volé plutôt de dire à la victime d’accepter son sort. Je suis convaincu qu’il n’y a pas de différence entre cette CENI et l’administration d’Alpha Condé, c’est blanc-bonnet, bonnet-blanc ».

Au lieu de nous attaquer ici au siège de l’UFDG, monsieur « le ministre serait parti vers son Président Alpha condé, pour lui dire de retourner les procès-verbaux qui ont été annulés, les suffrages qu’on a volés aux Guinéens. Je vais dire à M. Gassama qu’il s’est trompé de combat et de cible. S’il pense qu’il peut effrayer les militants de l’UFDG, il s’est lourdement trompé. Aujourd’hui, je suis fier, très fier d’être le griot de Cellou Dalein Diallo parce que lui, au moins, il dit ce qu’il fait et il fait ce qu’il dit, il est pour l’honneur, pour la dignité et pour la justice. Moi, je suis différent des poltrons, des lâches qui sont en train de raconter des mensonges pour bénéficier des décrets d’Alpha Condé. Je n’en veux pas et je n’en ai pas besoin, je n’ai peur que de Dieu » soutient l’ancien ministre. Pour terminer son laïus, il a demandé aux militants de se mobiliser pour réclamer leur victoire. « N’acceptez jamais qu’un Guinéen vous traite comme un étranger, sur la terre de nos ancêtres. Personne n’est esclave dans ce pays. Notre attachement à la paix est sans borne, c’est pourquoi nous luttons pour la justice. Quand il n’y a pas d’injustice, il n’y aura ni violence ni guerre ni discours haineux. » Il assène que le Khalife Diaby devrait préparer sa fiche en commençant par les massacres du 28 septembre 2009 jusqu’à nos jours, les présenter devant la CPI, avant de « commencer à présenter ceux qui n’ont tenu qu’un simple discours ». Sûrement que le Khalife de l’Unité nationale et de la Citoyenneté appréciera.