L’assassinat d’Adjudant Mohamed Chérif Soumah n’a pas laissé indifférent les activistes des droits de l’Homme en Guinée. Rencontré ce mardi 20 février, Mamadou Kaly Diallo, activiste de l’ONG « La Baïonnette intelligente » et chargé des relations avec les jeunes de l’axe Hamdallaye-Kagbélen, dit regretter les violences qui aboutissent parfois aux morts d’hommes. Pour lui, ce phénomène n’est pas un fait du hasard : « En Guinée, la violence est devenue une culture sociétale. Cette culture n’est pas typique à l’axe, elle est sur toute l’étendue du territoire national. Je pense que le cas des vindictes populaires en font largement foi. Ce phénomène est devenu préoccupant et inquiétant au regard de la proportion qu’il a pris ». L’activiste rappelle que depuis le lendemain des événements du 22 janvier 2007, son organisation œuvre dans le cadre de la culture, la promotion, la consolidation de la paix et l’instauration d’une véritable démocratie en Guinée. Il estime que l’impunité continue à favoriser cette violence. « Il faut dénoncer de part et d’autre le comportement des brebis galeuses aussi bien du côté des jeunes surexcités que de celui des forces de l’ordre », insiste Mamadou Kaly Diallo. Selon lui, seule la justice pourrait mettre terme à ce cycle de violences. Surtout que l’article 5 de la Constitution stipule que la personne humaine et sa dignité sont sacrées. L’Etat a le devoir de les respecter et de les protéger. « Malgré cette protection, l’intégrité physique des personnes est atteinte et il y a mort d’hommes. C’est très inquiétant. Dans ce cas, nous appelons les autorités au respect des droits de l’Homme, à une justice efficace et indépendante qui répond aux aspirations du peuple. Que les citoyens sachent également qu’on ne règle pas une violation de droit de l’homme par une autre. En démocratie, nul n’a le droit de se rendre justice. Il faut donc s’abstenir des vindictes populaires », conclut Mamadou Kaly Diallo qui travaille avec les jeunes leaders de l’axe Hamdallaye-Kagbélen depuis juin 2013.