Attendu comme « un héros » par ses fans à l’aéro-hangar de G’Bessia, l’activiste controversé Kemi Seba n’a finalement pas pu fouler le sol guinéen. Le Franco-béninois a été bloqué net dans l’avion. Le « défenseur de la cause panafricaine » a pris l’avion en fin d’après midi à Abidjan, destination Cona-cris où il été refoulé par les autorités aéroportuaires. Des passagers d’Air ivoire ont attesté avoir fait le voyage sur Cona-cris avec l’activiste Kemi. Il était invité en Guinée par son collègue Elie Kamano au nom de la cause panafricaniste pour, dit-on, une sensibilisation et un éveil de conscience de la jeunesse guinéenne. Cette situation a mis Élie Kamano dans tous ses états : « Kemi a été bloqué, on dit qu’il n’est pas le bienvenu en Guinée. Tout le monde est descendu de l’avion, lui excepté. Je ne sais pas pourquoi. C’est Soul Bang’s qui m’a informé. On a mis toute notre énergie pour qu’il arrive dans de bonnes conditions. C’est un complot contre nous. Mais le gouvernement guinéen sera responsable des conséquences ». Selon le reggae man, le pouvoir Grimpeur a fait exprès de bloquer l’activiste : « Les autorités veulent isoler le peuple de Guinée à cause de leur projet de troisième mandat. Alpha Condé a provoqué la jeunesse, mais il va comprendre. S’il faut, il va marcher sur nos cadavres, mais il va le regretter parce qu’on ira jusqu’au bout ». Au parking de l’aéro-hangar, des slogans hostiles au pouvoir en place : “A bas Alpha Condé et son gouvernement” ; “A bas la dictature”; “Afrique libre” ; “Le pouvoir au peuple”. A en croire les explications de Elie, tout était réuni pour que le polémiste arrive dans la capitale guinéenne : « Kemi m’a appelé avant de bouger, les billets ont été émis, il a pris son vol. Pourquoi il ne peut pas descendre ? » Du côté des responsables de l’aéroport, c’est silence radio. Les flics qui montaient la garde ont tout bonnement indiqué ne pas être concernés par l’affaire.

Ces derniers temps, Kemi Seba a créé le buzz dans plusieurs pays africains. Il s’est notamment illustré à Dakar en brûlant un billet de franc CFA pour, dit-il protester contre la “mainmise de la France sur la monnaie”. La suite, l’activiste a été expulsé en septembre dernier vers cette même France. Le pouvoir du Grimpeur ne pouvait pas apparemment pas laisser le Kemi en liberté en Guinée, au risque de voir nos quelques francs glissants prendre feu. Face à la grogne des syndicaleux qui demandent l’augmentation de leur misère, le moindre sou compte. Ah oui !