Après l’interdiction de leur sit-in le mercredi 21 mars, les nounous de l’opposition respire lacrymogène, ont lancé un cri de cœur au prési grimpeur, mais également à leurs consœurs de Kaloum qui pensent que la lutte qu’elles mènent est purement ethnique. Elles les ont exhortées à se joindre à elles pour faire sortir le peuple de Guinée de cette injustice dont il est victime, privilégier l’intérêt du peuple, car la Guinée est une famille.

Ces nounous, ont pris la parole à tour de rôle, dans l’ancien directoire du parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Pour Nènè Oussou Diallo, présidente des femmes du parti GRUP,  Alpha Grimpeur n’est ni professeur, ni président à ses yeux car il ne joue pas son rôle. «  Il n’a pas montré aux femmes de Guinée qu’il est professeur. Pourquoi je le dis ? s’interroge-t-elle : Je pensais qu’il a cherché le pouvoir et il l’a eu. Alors une fois élu chef de l’Etat, il devait être le chef de l’Etat de toute la Guinée, surtout des femmes. Il l’a dit et redit depuis son accession au pouvoir, qu’il dédie son pouvoir aux femmes et aux jeunes. Et chaque jour il nous prouve le contraire ». « Aujourd’hui nous ne sommes pas contentes de lui, il nous a déçues et nous le combattrons jusqu’à la dernière énergie. Moi en personne, j’ai perdu des parents, des amis, tout ça à cause de son injustice. Cette pauvre femme Mariam Bah, assassinée lors de la dernière manifestation, elle n’avait pas droit de vivre ? Elle laisse derrière six enfants, et le plus petit n’a que six mois. Qui va s’occuper de ces enfants là ? Qu’est ce qu’ils vont devenir, ce n’est pas des bandits dites-le moi ? » S’interroge-t-elle en sanglotant. Elle enchaine, « Dites à Alpha Condé et ses gorilles qu’ils nous montrent ceux qui abattent nos enfants et nos époux, violente nos sœurs, nos mères dans les concessions. À chaque manif, on rentre dans les ménages, on verse nos marmites, on pisse dans nos aliments. Quelle haine !  Dans quel état de droit sommes-nous ? ».

Selon cette nounou très remontée,  nous sommes nés ici, avons grandi ici. C’est Alpha Condé qui est venu nous trouver ici, donc c’est lui qui va s’en aller et nous laisser. Il ne pourra pas nous effrayer, à plus forte raison nous traumatiser dans ce pays. « Ces policiers, gendarmes et donzos qui sont auprès de lui pour massacrer la population répondront devant la justice tôt ou tard.

D’après les chanteurs ‘’Le pouvoir ça tourne’’ quand on dit aujourd’hui vive le président demain on dira à bas le président. Il y a eu beaucoup qui ont voté pour lui mais au jour d’aujourd’hui on est vraiment déçu de lui » lance-t-elle.

Dame Nènè Oussou pense que rien n’est tard, Alpha Condé a encore le temps de se racheter. « S’il veut régler le problème, qu’il arrête d’accuser les ministres, c’est lui le président de la République, c’est lui le ministre de la justice, le premier ministre, le ministre de l’éducation, de la fonction publique. Il est également le chef des quartiers, il représente même les chefs des secteurs. Tout se résume à lui. Si Alpha n’arrête pas, moi Nènè Oussou, je suis prête à sacrifier ma vie afin que justice soit rendue pour honorer la mémoire de nos martyrs. Nous sommes prêts à prendre des bidons d’essence pour aller nous immoler devant le ministère de la justice. On lui donne deux jours pour régler la situation » menace-t-elle.

Dame Hadja Salimatou Baldé, membre du comité national des femmes de l’UFDG, quant à elle se dit surprise de cet impressionnant dispositif sécuritaire déployé à Kaloum pour empêcher leur sit-in. « Notre sit-in c’était pour dire au ministre de la justice, qu’il ne faudrait pas qu’il y ait une justice à deux vitesses dans notre pays. Ces jeunes assassinés sur l’axe de la démocratie, ce n’est pas normal. Qu’Alpha Condé sache que s’il est au pouvoir aujourd’hui cet axe y est pour beaucoup au temps de feu Bah Mamadou ». Elle estime que, la Guinée est une famille, s’il y a un problème, le rôle des forces de l’ordre est d’arrêter le coupable, mener des enquêtes et de punir les coupables. Etant femme, quand j’imagine une femme pour mettre un enfant au monde, les étapes qu’elle franchit sont très pénibles. Du début de la grossesse, l’évolution de la grossesse en passant par le travail jusqu’à l’accouchement, ensuite il y a l’entretien de cet enfant et c’est vraiment douloureux. Au moment où les parents peuvent espérer manger le fruit de leurs enfant, c’est en ce moment qu’on l’abat à la fleur de l’âge » déplore-t-elle.

« En tant que mères, Professeur Alpha Condé, nous vous demandons humblement de faire arrêter ces tueries et de poursuivre les coupables. Chers sœurs et mamans ne reculons pas, seul Dieu peut décider de la vie ou de la mort d’une personne. J’exhorte également toutes les femmes surtout celles de Kaloum, à se joindre à nous pour continuer ce combat parce que c’est commun » lance Honorable Fatoumata Binta Diallo, député à l’Assemblée nationale.