Plus d’un mois après les élections, les résultats font encore objet de litige. A Kindia, le candidat de l’UFDG, Abdoulaye Bah n’entend pas sceller des « ententes », avant d’avoir récupéré les voix que des magistrats ont volontairement ou involontairement écarté, dit-il. Pour lui, c’est impensable que le RPG gagne à Kindia, parce que des militants de la NGR, du GPT, de l’UPR, même du RPG ont voté pour lui. « La CACV nous donne 17 sièges et le RPG 17. Le baromètre politique est complètement bousculé, c’est impossible. On a eu 22 805 voix, ce qui donne 48, 5% voix, selon ma centralisation parallèle, donc 21 sièges. Avec le plus fort reste, 800, j’ai gagné 22 sièges. Ils ont saboté le vote qui est pourtant sacré. C’est un crime. La vie est sacrée non ? Si vous ôtez une vie, ce n’est pas un délit, c’est un crime. Le vote étant sacré de par la loi, si vous sabotez le vote en annulant, en écartant le vote, c’est un crime ». Selon l’ex prési de la délégation spéciale de Kindia, la CACV a écarté 5 172 voix favorables à l’UFDG, ce qui donne 5 sièges. Les 5 et les 17 font 22 sièges. Majorité absolue, donc on ne parle pas d’entente politique d’abord ». Donc pas besoin d’entente avec qui que ce soit pour briguer la mairie.

Paix vs légalité

Certains partis dont l’UFDG demande le recomptage des voix et la réintégration des PV ‘’frauduleusement écartés’’. Cette revendication se heurte à la légalité. Même si le prési Alpha Grimpeur a demandé un réexamen des résultats, la CENI n’a pas qualité à modifier les résultats proclamés par les CACV.  Pour Abdoulaye Bah, ce n’est pas une affaire de légalité. Est-ce légal de voler le vote ? se demande-t-il. Puis que ce n’est pas légal, « c’est encore légal à contrario de corriger ce qui est irrégulier. C’est une question de politique, pas une question de droit. Et c’est la politique qui fait le droit. En Côte d’Ivoire, pour la paix, on a intégré des rebelles dans l’armée républicaine. Au prix de la paix, on peut faire ce que la loi ne prévoit pas ou ce que la loi interdit, parce que la paix n’a pas de prix ».