Le dialogue (de sourds) a repris ce vendredi 9 mars dans la salle des actes du palais du peuple, entre représentants du goubernement et négociateurs du SLECG. Pour la première fois depuis le début de la crève, le camp du prési Alpha Grimpeur, acculé ces derniers jours par des mouvements spontanés de protestations contre la fermeture des classes, a mis des propositions sur la table. Avec l’appui du Médiateur de la République, des deux chefs religieux du pays, du Kalif de la Citoyenneté, le pouvoir entendait ainsi faire fléchir les bouffes-la-craie pour que les petits intellos reprennent au plus vite le chemin de l’école : « La vérité est que notre pays connait une situation extrêmement difficile. La vérité c’est que personne ne saurait tenir les enseignants pour responsables de cette situation. Mais le gouvernement vous prie d’accepter les propositions suivantes : Nos partenaires du FMI et de la Banque mondiale arrivent en avril, nous sommes dans une situation budgétaire extrêmement déficitaire, qui, il faut le dire est le résultat de la mauvaise gouvernance. Le gouvernement prie les enseignants d’accepter que dès le mois de mai 10% leur soient versés, 10% avant la rentée prochaine et dès le début de l’année 2019 que le reste des 10% soient versés » explique Gassama, le Kalif de la Citoyenneté et de l’Unité nationale.
A ces propositions, les syndicaleux sont restés mesurés. Surtout que la levée de suspension de la misère du secrétaire gênant du SLECG annoncée depuis le début des négociations n’était jusqu’à ce matin pas effective. Oumar Tounkara, l’autre ‘’rebelle’’ du mouvement a néanmoins indiqué que c’est à leurs mandants de décider de la suite à donner à la crève : « Nous avons compris tous les effets collatéraux liés à cette crise. De toute façon le syndicat est régi par des principes de redevabilité. Nous devons faire le compte-rendu à la base. Mais ce que nous retenons, c’est que les 40% ne sont pas négociables, avec effet rétroactif. Nous voulons aussi l’ouverture immédiate d’un couloir de négociations sur le cas des 8 millions parce que c’est notre préoccupation fondamentale ». Après l’inquiétude exprimée par les syndicaleux suite au gel de la misère d’Aboubacar Soumah, la commission de négociation s’est vite mise à la tâche pour lever cette équivoque. Séance tenante, une note attestant la disponibilité de son salaire a été présentée aux syndicaleux et l’argent versé en espèces sur place. Le goubernement a également proposé aux bouffes-la-craie une assise nationale sur les conditions de vie et de travail des gens-saignants, la mise en place d’un mécanisme de participation effective du SLECG dans la gestion du budget alloué aux départements de l’éducation pour une plus grande transparence. En attendant, les yeux resteront rivés sur l’assemblée générale appelée ce samedi 9 mars au siège du SLECG par Soumah et compagnie.