Alors que bon nombre de fanatiques de l’UFDG s’attendaient à l’épilogue du feuilleton Ibrahima Sory Cas-marrant ce mardi 3 avril, le tribunal de première instance de Mafanco qui a délocalisé pour la circonstance au TPI de Kaloum a surpris l’assistance en renvoyant l’affaire au 9 avril prochain. Pourtant, toutes les parties ont fait leurs différentes plaidoiries. Mais vu la tension qui régnait dans et autour de la salle d’audience, la patronne de notre TPI, Djénabou Donghol Diallo a cru bon de mettre l’affaire en délibéré le lundi 9 avril. En attendant, le prévenu poursuivra son séjour “luxueux” à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie. Mais après la pause, le deuxième round aura été très tendu. Les avocats de la défense et le pro-crieur se livrant à de véritables tacles. La prési du tribunal, visiblement dépassée par la tournure des évènements a eu du mal à asseoir son autorité pendant toute la journée. Plusieurs incidents se sont produits, d’abord entre avocats sur des questions de procédures, puis avec ceux qui sont venus assister à l’audience. Vers la soirée, les flics ont été obligés de vider certaines personnes.
Dans sa plaidoirie, le pro-crieur s’est livré à de véritables diatribes en l’encontre du prévenu, invitant madame le juge à le retenir dans les liens de la culpabilité : « Ce monsieur est à cette barre parce qu’il a tenu des propos blessants vis-à-vis du chef de l’Etat. Il a cherché à le rabaisser en l’offensant. Mais surtout il s’est démarqué de sa ligne politique. Dans cette affaire, il n y a pas matière à polémiquer. C’est pourquoi le ministère public a requis une peine de deux ans d’emprisonnement et une amande de deux millions de francs guinéens pour qu’il soit discipliné ».
De son côté, l’avocat de la partie civile a eu une main moins lourde : « La volonté d’Ibrahima Sory était d’encourager des révoltes à tous les niveaux. Nous souhaitons la condamnation de l’accusé au paiement du franc symbolique et la publication de la décision au Journal officiel de la république ». Ah oui.
Les avocats de la défense ont réfuté toutes les accusations de la partie civile et du pro-crieur, mettant en avant les autres déclarations ‘’incendiaires’’ des communicants du RPG, sur lesquelles Aly Touré n’aurait pas levé le petit doigt. Ils ont d’ailleurs cessé de clamer que c’est un procès politique, se tiraillant à plusieurs reprises avec la juge. Ce qui a amené deux hommes en robe à ne pas plaider pour disent, t-il, protester contre ce qu’ils appellent la violation de leurs droits, avant de demander la relaxe pure et simple. La balle est désormais dans le camp de dame Djénabou Donghol et de ses amis.