Depuis quelques semaines, « l’ambassadeur de la paix » El hadj Djériba Diaby a entamé des tournées dans les quartiers généraux des partis politiques guinéens. Il a fait son sermon de ce 5 mai au siège de l’UFDG, à l’occasion de lassemblée générale hebdomadaire du parti. Devant de centaines d’opposants, El hadj Djériba Diaby a prêché la paix au nom de sa fondation qui « œuvre pour les bonnes pratiques dans le monde’’ : « Ce n’est pas un honneur pour un pays que la justice ne marche pas. C’est très dommage ! Je suis là pour parler de la paix. Vous dites qu’on ne peut pas parler de paix sans la justice. Mais on doit parler de la paix parce que sans cette paix vous ne seriez pas là aujourd’hui. Même si vous savez que la loi est violée, qu’il n y a pas de justice, on finit toujours par faire la paix. Mais ceux qui veulent que le pays brûle sont plus nombreux que les hommes de paix. Quand on dit ville-morte, ce n’est pas pour aller tuer quelqu’un, vandaliser ou barrer les routes ».
Un message qui a fait murmurer plus d’un militant. Ils demandent d’abord justice pour les victimes de toutes les marches politiques avant de parler de paix. Même le prési de l’UFDG a trouvé à redire : « Votre mission est noble, mais ne réussira que lorsque vous posez un diagnostic précis de la situation. Lorsque vous voulez la paix, il faut d’abord connaître les sources du conflit. Nous voulons l’unité des Guinéens, mais il faut que chacun respecte le droit des autres. Les bonnes volontés doivent travailler à la restauration de la confiance. Lorsque vous prenez des engagements précis, si vous êtes un homme digne vous allez œuvrer à l’application de votre engagement » déclare la P’tite Cellule Dalein. Selon lui, pour avoir une paix durable, il faut des conditions : l’identification des sources de conflits et la justice équitable : « Si on veut la paix, il faut identifier les sources du conflit et situer les responsabilités. Il y a un problème, il faut le régler. C’est très simple. Vous avez devant vous des militants convertis à la paix. Nous sommes fiers de dire que pendant toutes les manifestations, on n’a jamais tué un militant du RPG. Il y a un seul gendarme qui est mort et c’est à l’occasion de la grève des enseignants. 94 de nos militants ont été abattus, nous nous sommes jamais vengés, et même quand les jeunes m’ont réclamé des armes. Face à cette défaillance, on dit que c’est l’UFDG qui tue ses propres militants. La paix passe par le respect des droits des autres » s’exclame le chef de pile de l’opposition, sous les ovations de ses militants.
La P’tite Cellule s’est félicité de la démarche de son hôte, mais reste encore prudent : « Nous vous encourageons à continuer, mais c’est très difficile de dire aux gouvernants qu’ils ont tort lorsque c’est le cas. Nous sommes dans un pays où la culture rependue, c’est celle de chercher les faveurs des puissants. Il faut qu’on ait le courage de défendre la vérité. Nous vous encourageons à poser le vrai diagnostic ».