En assemblée générale, ce vendredi 25 mai, à son siège de Donka, le SLECG, Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée a suspendu son mot d’ordre de crève, lancé hier jeudi. Les gens-saignants étaient appelés par Soumah et compagnie à bouder les classes dès ce samedi 26 mai, pour amener le goubernement à hâter les pas dans les négociations pour les 8 millions de salaire de base. Mais les syndicaleux ont été obligés de revoir leur copie. Paraît que ce énième mouvement de protestation, à la veille des évaluations des p’tits intellos ne suscite pas l’adhésion populaire. Ainsi, la centaine de bouffe-la-craie qui a pris d’assaut les locaux du SLECG ce matin a décidé de faire un rétropédalage. Pourtant, la suspension n’était pas gagnée d’avance. Avant l’arrivée du gênant Soumah, les bouffe-la-craie scandaient : ‘’Pas de recul’’ ; ‘’ Les 8 millions ou la grève’’. Mais Aboubacar Soumah et ses collègues ont su trouver les mots pour faire comprendre à leurs camarades que la situation ne s’y prête pas. « Aujourd’hui nous sommes face à un manque de volonté, de bonne foi du gouvernement. Ils nous ont fait perdre du temps. Nous avons obtenus les 40 % grâce aux parents d’élèves, à la population et aux élèves. Notre force c’est quand les enfants sont en classe, mais aujourd’hui ils sont sur le point de partir. Et en fin d’année tous les enseignants courent vers les primes, ils y en a qui ont déjà commencé à démarcher pour participer aux corrections des épreuves. Tous les parents d’élèves qui nous accompagnent veulent que leurs enfants composent, le grand imam est venu me demander d’attendre. Nos conseillers nous ont fait comprendre que cette grève n’est pas opportune. Alors c’est à nous d’analyser la situation. Le président dit qu’il est prêt à aller à l’année blanche mais nous, nous le sommes pas, nous avons nos enfants ici. Montrons que nous sommes des enseignants réfléchis ». Un message poignant qui a refroidi les ardeurs des bouffe-la-craie qui tenaient à ce que l’épreuve de force soit à nouveau engagée.

Le P’tibou Cas-marrant, l’invité surprise

Alors que syndicaleux et bouffe-la-craie étaient en plein débat sur l’opportunité d’aller ou pas en grève, le ministre con(.)seiller personnel du prési Alpha Grimpeur s’est invité au siège du SLECG. Il était venu transmettre un message du nouveau PM, Don Kass : « Pour le moment il est difficile de se prononcer sur les revendications parce qu’il faut un interlocuteur. Et le seul à ce jour qui soit connu c’est le chef du gouvernement. Nous attendons donc que le reste du gouvernement soit mis en place pour engager le dialogue. Les responsables du SLECG sont des hommes responsables, ils ont toujours fait leur grève dans un esprit civique, en tenant compte de ce qui nous est commun, la paix. Le premier ministre a l’intention de rencontrer Soumah pour discuter des revendications. Je suis sûr que les lignes vont bouger ». Cette visite surprise du P’tibou, ainsi que d’autres appels à la suspension de la crève ont poussé Soumah et compagnie à revenir à de meilleurs sentiments : « Face aux réactions de nos conseillers, des parents d’élèves qui nous ont soutenus pendant la première grève, qui ont fait en sorte que les 40% soient obtenus, après la demande du gouvernement, à travers le ministre conseiller personnel du chef de l’Etat, et surtout des élèves qui nous demandent de tout faire pour qu’ils puissent composer, en étant très sensible à la situation du secteur éducatif guinéen, nous avons décidé de suspendre la grève jusqu’à la prochaine ouverture des classes ». Le secrétaire gênant du SLECG espère ainsi avoir des discussions franches avec le nouveau goubernement, pour obtenir des résultats satisfaisants. Au cas contraire : « Nous allons déclencher une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire ». Aboubacar Soumah a également mis en garde contre toute mutation fantaisiste des gens-saignants pour fait de crève. Salut camarades !