Cellou Dalein Diallo, le chef de pile de l’opposition respire-lacrymogène, accompagné de son chargé de communication Alpha Babacar Bah, est arrivé peu avant le président. La cérémonie a débuté à 11 heures, dès l’arrivée du grimpeur. Dans son allocution, le président de l’Association Guinéenne de Presse en Ligne (AGUIPEL), Amadou Tam(tam) Camara a attiré l’attention du grimpeur, au nom de toute la presse, sur la nécessité d’aider le secteur. Pour marquer cette urgence, il a mentionné le dernier classement général de Reporter Sans Frontières, où notre pays est classé au 104e rang après une dégringolade de 3 places. Un rappel qui a irrité l’illustre locataire de Sékoutoureyah.

Prenant la parole, le grimpeur a directement rendu responsables les hommes de médias de ce mauvais résultat du pays en matière de liberté de la presse. Selon lui, il est étonnant que notre bled occupe la 104e place, derrière des pays africains dits démocratiques, où des journalistes sont arrêtés et emprisonnés, tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie. « Vous ne contribuez pas à améliorer l’image de la Guinée. Vous êtes responsables de ce classement. Avant de me demander de vous aider, qu’est-ce que vous avez fait pour discréditer l’image de ce pays. Tous les progrès qu’on a eu à faire depuis 2011 sont passés sous silence, comme si on était dans un pays où on maltraitait les journalistes. Pourtant, aucun journaliste n’a été encore arrêté par le gouvernement, alors que dans les pays voisins, on arrête des journalistes. Pourquoi ceux-ci sont classés 54e et nous 104e. C’est tout simplement parce que vous vous présentez une image de la presse guinéenne qui ne correspond pas à la réalité. Alors comment voulez-vous qu’on vous appuie quand vous faites en sorte que tous les efforts en faveur de la liberté de la presse soient étouffés ?»

« Je ne peux pas continuer à prendre des engagements devant vous, quand vous continuez à piétiner tous les progrès que nous effectuons pour la liberté de la presse. Posez-vous la question de savoir qui est responsable de ce classement ? Est-ce j’ai emprisonné un journaliste depuis que je suis président ? Est-ce que j’ai poursuivi ou j’ai emprisonné un journaliste depuis que je suis président ? Et comment voulez-vous qu’on continue à écouter vos revendications quand vous faites tout pour présenter une mauvaise image du pays. Vous ne faites pas non plus des investigations et vous passez tout votre temps à critiquer votre président dans les radios » a-t-il conclu, confirmant le constat de Reporters Sans Frontières qui avait prévenu que « le président tient souvent des propos sévères envers les médias nationaux, internationaux et les organisations de défense de la liberté de la presse ».