Ce 29 mai, dans la salle de conférence du mystère de l’Economie et des Pitances, Maladho Kaba a passé le flambeau à Mamady Cas-marrant. Ce dernier tiendra désormais les cordons de la bourse. Il est également chargé de diminuer l’inflation, d’accroître la croissance économique, de maintenir le programme avec le FMI. Membres du goubernement, dépités de la majorité pestilentielle, cadres (en bois) du MEF, parents et amis des deux ministres ne se sont pas fait conter la scène. La cérémonie a été pilotée par le secrétaire gênant du goubernement, Sey-doux Kisding. Dans une salle bondée, où chaleur et désorganisation rivalisaient d’ardeur, il a fait d’une pierre deux coups, en installant dans ses nouvelles ponctions la bosse du Budget, Ismaël Dioubaté, en remplacement de La-mine Doumbouya. L’autre mal-aimé du secteur.
Dans le bilan qu’elle a tiré de ses deux ans et demi à la tête du mystère de l’Economie et des Pitances, la ministre sortante a égrainé plusieurs réalisations. Au plan macroéconomique, l’un des défis a été de poursuivre le cadre macroéconomique amorcé depuis 2011. La conclusion du programme avec le FMI et la négociation d’un autre programme. L’atteinte en 2016 d’une croissance à 2 chiffres, l’augmentation de la crédibilité de la Guinée vis-à-vis des partenaires étrangers. Au plan fonctionnement, la formation de certains cadres du mystère à Ouagadougou ; l’achèvement des travaux de la direction du trésor, entre autres.
Décriée, accusée par une frange importante des travailleurs (au chômage) du MEF de gestion cavalière, d’être asociale, mal-aimé des travailleurs, dame Maladho n’a pas fait dans la langue de bois au moment de s’adresser à ces cadres(en bois) : « Le travail doit être mis au cœur de nos actions. Rien ne peut être obtenu sans le travail acharné, consistant, rigoureux et sans la discipline. Notre administration doit se mettre au travail, se consacrer à l’essentiel. Je mesure à quel point cela n’aura peut-être pas été aisé de nommer une femme célibataire de 45 ans, sans enfants à cette fonction réservée pendant longtemps aux femmes et aux hommes mariés ». Silence de cimetière dans la salle. Puis elle s’adresse à son successeur : « Monsieur le ministre, je vous conseille de ne précipiter aucune décision, gardez toujours vos ennemis à vos côtés et consultez largement, comme l’avait dit Nelson Mandela ». Maladho Kaba n’a pas pu s’empêcher de verser quelques larmes.
De son côté, Mamady Cas-marrant, nouvel homme fort de nos maigres Pitances s’est fixé pour objectif la recherche de nouvelles méthodes pour renflouer les caisses de l’État : « Pour faire face à la chute des cours des matières premières, nous n’avons d’autres alternatives que de renforcer la résilience de notre économie. La mobilisation des ressources dans la transparence doit guider nos pas au quotidien. Il est impératif que les régies financières portent à un niveau élevé leur capacité de recettes. Nous devons envisager des levées de fonds en recourant à d’autres méthodes, en exploitant mieux le marché des capitaux pour financer le développement de la Guinée ». Pour y arriver, il compte sur les cadres (bois) qui lui ont clairement exprimé leur préférence : « Mon expérience nationale et internationale m’a enseigné que seul un travail d’équipe pourrait relever ce défi. Je sais qu’il existe des cadres de bon calibre au ministère de l’économie et des finances. Je compte sur leur engagement, sur leur patriotisme pour m’accompagner ».