Le forum national des états généraux des droits de l’homme a ouvert ses portes ce 20 juin à Cona-cris. Ont pris part à la cérémonie d’ouverture membres du goubernement, de l’INIDH, représentants des partis politiques, des institutions diplo-magiques accréditées en Guinée, du système des Nations-Unies, et de l’UE. Les ONG de défense des droits de l’homme, les acteurs de la société civile. Pendant trois jours ces acteurs vont plancher sur des thématiques liées à la promotion et la protection des droits de l’homme en Guinée. Organisées par le mystère de la Citoyenneté, sous la présidence du Cheick de (l’in)justice, ces activités constitueront la dernière étape d’un long processus qui a débuté en 2014, les états généraux des droits de l’homme. Histoire d’aboutir à l’élaboration d’une lettre de politique nationale de promotion et de protection des droits de l’homme en Guinée qui sera mis sur la table du prési Alpha Grimpeur et de son goubernement.
A l’occasion de cette première journée, le Khalif de la Citoyenneté a dressé un tableau peu reluisant, à propos de la situation des droits de l’homme dans le pays : « La question des droits de l’homme n’est pas une question théorique, elle doit être au cœur des préoccupations de chacun, du gouvernement qui a pour mission sacrée de servir les Guinéens. Il y a des signes encourageants dans un contexte de relative stabilité politique, mais disons-le clairement aussi nous avons des signes inquiétants, il y a une dynamique de relâchement. Le droit à l’éducation n’est pas totalement respecté, trop de filles ne vont pas à l’école. De nombreux exemples d’exécutions sommaires de par le passé ont été cités lors de ces consultations. Les tortures, les mauvais traitements existent encore, mais les populations prédisent que les forces de sécurité bénéficieront toujours de l’impunité. L’Etat guinéen doit assumer ses responsabilités. Soit nous pouvons, soit nous ne pouvons pas. A chaque fois qu’on donne une mission à une personne, il faut lui donner les moyens de sa politique, sinon on le jette en pâture. L’impunité est devenue le cancer de la Guinée. Quand vous êtes du bon côté politique ou ethnique vous pouvez tout faire, mais en réalité il n’y a pas de bon côté. Le bon côté d’aujourd’hui ne le sera pas demain ».
Pour minimiser le problème des droits de l’homme, Gassama Diaby exhorte les guinéens, le goubernement en premier à aller vers la réconciliation nationale : « Notre pays a besoin d’une réconciliation parce que les blessures silencieuses sont là. Il n’appartient pas à l’Etat ou à un Guinéen de désigner celui qui doit exprimer sa souffrance. C’est aux victimes de dire ce qui leur fait mal. Il est impératif d’organiser la réconciliation, contrairement à ceux qui estiment que ce n’est pas nécessaire parce qu’il n’y a pas de conflit, c’est une erreur. Nous devons nous réconcilier, on n’a pas besoin de porter des lunettes pour savoir qu’on est dans un malaise et que nous devons garantir à chacun sa place dans la société ». Le forum prendra fin le 22 juin prochain.