On le sentait venir, c’est désormais chose faite. Dans un décret rendu public hier jeudi, le prési Alpha Grimpeur a révoqué Paul Moussa Diawara, dirlo de l’OGP et Sékou Cas-marrant de l’Office guinéen des chargeurs pour malversations financières. Une inspection du mystère de l’Economie et des Pitances les avait accablés. Même si pour l’OGP le rapport est encore provisoire, Paul Moussa n’aurait pas justifié l’utilisation de plus d’une vingtaine de milliards de francs glissants. Sékou Cas-marrant, lui, est soupçonné d’avoir détourné plus de 25 milliards. Leur sort est désormais dans les mains de l’agent judiciaire de l’Etat (qui serait en même temps l’avocat de l’OGP) pour les traduire devant les tribunaux. Cette révocation du patron de l’OGP fait se marrer Makanéra le ‘’Griot’’, ex-ministre de la communication : « Malheureusement l’histoire m’a donné raison sur le président de la république. En mars 2015, j’ai suspendu Paul Moussa Diawara par rapport à la gestion de l’OGP. Il a été rétabli contre ma volonté. Si trois ans après le chef de l’Etat fait la même chose que ce que j’avais entamé, je dirai que ce n’est pas mauvais. Mais il a pris trop de temps. La présomption d’innocence est la règle, je souhaite qu’il puisse bénéficier de tous ses droits pour se défendre ».

Mais l’ancien chef hiérarchique de Paul Moussa Diawara dit ne pas être surpris. Il estime d’ailleurs que le prési Alpha Grimpeur a prêté le flanc : « Ce qui arrive n’est pas surprenant, quand j’ai été nommé, j’ai logé toutes les recettes de la publicité de la RTG à l’OGP. Dès que j’ai fait cela, Paul Moussa a décidé de révoquer le DAF, le chef comptable et le directeur commercial de l’OGP pour recruter ses amis dans le quartier pour gérer l’argent. Je lui ai demandé de les rétablir, il a refusé. J’ai décidé de le suspendre, il est revenu contre ma volonté. Je crois que c’est la raison fondamentale de la rupture entre Alpha Condé et moi. Je félicite Kassory pour un départ, mais il ne faut pas qu’il y ait des règlements de compte. Tous ceux qui gèrent doivent être comptables des actes qu’ils posent ».

Avant même qu’il ne soit suspendu, le prési du MPD avait dénoncé une enquête « orientée, visant à l’abattre ». Ces dernières sorties médiatiques n’auront pas permis à Paul Moussa de renverser la situation.