Le procès des accusés dans l’attaque du domicile du Pr Alpha Condé, le 19 juillet 2011 s’est poursuivi ce 2 juillet au TPI de Dixinn. Le commandant Alpha Oumar Boffa Diallo alias AOB, Dame Fatou Badiar Diallo et Jean Guilavogui, soupçonnés d’association de malfaiteurs, de destruction d’édifices privés, d’assassinat, d’attentats à la sureté de l’Etat et de détention et de consommation de chanvre indien restent droits dans leurs bottes, en niant de façon catégorique toutes ces allégations.

L’audience de ce 2 juillet a tourné autour du degré d’implication de Jean Guilavogui dans cette affaire. Les débats ont notamment été houleux entre le prévenu et l’avocat de la partie civile. « Que faisiez-vous au domicile du chef de l’Etat ? » demande Joachin Bilimou « Posez la question au lieutenant Bobo puisque c’est lui me détenait. On s’est servi de moi dans cette affaire. Sinon comment pourrait-on m’accuser de commettre de tels actes, alors que je n’ai pas dépassé les rails et je ne savais même pas où se trouvait le domicile du chef de l’Etat. Et si j’étais au courant de cette attaque j’allais la dénoncer » rétorque Jean Guilavogui. « Pourquoi vous vous êtes retrouvés avec une grenade en mains ? » enchaine l’avocat « Je ne savais même pas que c’était une grenade parce que je ne suis pas militaire ». « Est-ce que vous avez fait le tour de Conakry avec le groupe d’AOB ce jour là ? » « Je ne parle pas du commandant AOB ce sont mes problèmes qui me préoccupent » lui répond t-il.

Les deux autres accusés sont restés à l’écart. Aussitôt l’audience ouverte, le Cdt AOB qui ne se portait pas bien a été autorisé à se retourner à l’infirmerie de la maison centrale pour ses soins. Mais les gardes pénitentiaires ont évoqué un problème de carburant. Ils ont fini par déplacer un taxi. Dame Fatou Badiar elle, est restée allongée pendant toute l’audience sur les bancs.

L’audience renvoyée au 23 juillet prochain sera consacrée à l’examen des scellés. Mais chez les avocats de la défense, on rêve déjà d’un acquittement : « On a achevé l’interrogatoire des accusés aujourd’hui. A l’image du commandant AOB et de madame Fatou Badiar, Jean Guilavogui a démontré qu’il est innocent dans cette affaire. C’est quelqu’un qui a été amené de force par un groupe de militaires cagoulés. On a tenté de le tuer à l’aide d’une grenade, mais Dieu ne l’a pas voulu. Il a été amputé tout simplement parce qu’il a refusé d’accuser des personnes innocentes. Ce sont des personnes innocentes, mais nous allons le démontrer lors des plaidoiries pour obtenir leur acquittement » explique maître Amadou Oury Diallo.

Joachin Bilimou, conseiller de la partie civile lui a une autre version par rapport à cette histoire d’amputation « Jean Guilavogui n’a fait que confirmer les charges qui pèsent contre eux. Il était le féticheur du groupe, on a essayé de tester ses capacités. Malheureusement pour lui ses gris-gris ne lui ont pas protégés. La grenade a broyé sa main. Il y a des victimes dans cette affaire, leurs familles réclament justice. Ce n’est pas sérieux de nier l’évidence ».