Le procès de Paul Moussant Diawara et Cie s’est poursuivi ce mercredi 25 juillet au tribunal de première instance de Kaloum. L’ancien directeur gênant de l’Office guinéen de la publicité a été le seul à comparaître pour cette première audience. Outre le fait qu’il ait catégoriquement nié les accusations portées contre lui, Paul Moussant a fait des révélations concernant son passage à la tête de l’OGP, notamment sa collaboration avec Bantama Show qui fut prési du Conseil d’administration de l’Office entre 2016 et 2017 .
« Nous avons pris en charge les frais du logement du président du CA. Il avait suffisamment d’argent pour les primes, le carburant, les équipements… Il a voulu que je nomme 3 personnes pour lui, dont la femme de son inséparable ami, Hady Barry. Il a également voulu que je remplace le DAF, j’ai refusé. Il m’a dit que si je ne les enlève pas, j’aurai des problèmes. Finalement j’ai accepté de nommer la femme de son ami à la direction des ressources humaines, et grâce à l’OGP, elle a effectué son pèlerinage à la Mecque. Tout comme la directrice générale adjointe de l’Office ». Pour connaitre le degré d’implication des uns et des autres, les avocats de la défense ont sollicité la comparution du ministre de la culture de patate, Sounoussy Bantama Show, de Moussa Condé “Tata vieux” actuel prési du CA de l’OGP, de Hadja Wodia Fofana, directrice adjointe, mais surtout celle de l’expert comptable Kayin Magassouba, qu’ils estiment être une partie importante pour la manifestation de la vérité : « Nous avons demandé une contrexpertise, le ministère public même se rend compte de la complexité de la situation et demande un supplément d’informations. Nous n’apportons aucun crédit au rapport dressé par monsieur Magassouba parce que nous ne savons pas comment il a été désigné et qui l’a désigné. Ce n’est pas à un comptable extérieur de procéder à un tel audit. Il faut qu’il comparaisse » clame maitre Mohamed Traoré. Les avocats de la partie civile eux ne partagent totalement cette démarche de la défense : « Les arguments présentés par l’ancien DG de l’OGP sont incohérents. Quand vous faites la différence entre le montant recouvré et celui reversé, vous vous rendez compte qu’il y a soit un écart ou un dépassement de plus d’un milliard. Il demande à ce que le rapport soit écarté parce qu’il est encombrant, nous nous opposons à une contrexpertise. Mais nous sommes d’accords que l’expert vienne donner des explications parce que sa comparution permettra d’éclairer la lanterne du tribunal » indique maitre Lancinet Sylla. Le prési du tribunal, Mohamed le Shérif Sow se prononcera sur ces demandes le 30 juillet prochain.