C’était prévisible ! La journée de ce mercredi 4 juillet était celle de tous les dangers. L’Inter centrale CNTG-USTG a appelé à une crève de trois jours à partir d’aujourd’hui. Une partie de la société civile a également demandé aux citoyens de Cona-cris d’observer une journée ville-morte. Histoire de protester contre l’augmentation unilatérale des prix du carburant à la pompe, décidée par le goubernement du Cas-sorry Fofana. Sur l’axe Sonfonia- Enco5, les activités sont pratiquement paralysées. Boutiques, magasins, stations-service sont fermées. Même les étalagistes n’ont pas osé sortir le nez. Tôt le matin, des badauds ont barricadé la route, empêchant de circuler les rares taxis qui ont osé défier le mouvement syndical. A certains endroits, tels que la transversale n°5 et Château tout près de Enco 5, les jeunes ont réussi à brûler des pneus avant de se faire disperser par les flics, postés dans pratiquement tous les points chauds de cet axe. Les courses-poursuites se sont alors engagées dans les différentes ruelles des quartiers. Jets de pierres contre gaz lacrymogène, injures et grossièretés entre protagonistes. Certains agents des forces de (dés)ordre détenaient même des lance-pierres.
La nouveauté, c’est que vers 11h, les sages du quartier Wanidara, excédés par la psychose, ont investi la rue pour empêcher toute barricade : « Nous sommes fatigués de cette situation. A aucun moment les syndicalistes n’ont demandé de mettre le chaos, ils ont plutôt appelé la population à rester chez elle. Nous ne permettrons plus à quelqu’un de provoquer des affrontements ici parce que c’est nos familles qui en pâtissent. Au moindre mouvement, ils dépouillent les uns, blessent les autres. C’est pourquoi nous sommes sortis pour mettre un terme à cette situation. Celui qui cré la pagaille ici nous l’arrêterons et le remettrons aux gendarmes » explique un responsable du quartier.
Chez les protestataires, impossible d’avoir un interlocuteur crédible. Certains justifient leur colère par l’augmentation du prix du carburant à la pompe, d’autres par le manque du courant ces derniers temps. Il y en a qui évoquent carrément la cherté de la vie. Au moment où nous écrivions ces lignes(11h 40minutes), les flics avaient réussi à dégager les barricades. Les motards et quelques véhicules de particuliers avaient recommencé à circuler.