Les syndicaleux se sont de nouveau retrouvés avec le patronat et les représentants du goubernement ce lundi 9 juillet, au mystère de la ponction publique. Histoire de bavarder sur la crève que l’inter-centrale CNTG-USTG a déclenchée, suite à l’augmentation des prix des produits pétroliers en Guinée. Une hausse qui a provoqué une véritable levée de bouclier chez les citoyens.

D’un côté, les syndicaleux menés par Mamadou Mansaré, de l’autre les ministres du travail, Lansana Komara, des Hydrocarbures, Zakaria Coulibaly, de la Ponction publique Bily Doumbouillant, et l’Inspecteur gênant du travail en arbitre. Prévue à 10h, le face-à-fâche n’a finalement commencé qu’à midi. Elle a duré moins de 30 minutes, les protagonistes ont campé sur leurs positions. Entre temps, Mamadou Mansaré, le chef de la délégation syndicale a fini par bouder la salle. Une sortie consécutive à une prise de bec entre lui et le patron de la Ponction publique, qui aurait traité les initiateurs de la crève de “loubards et de criminels”.Mais aucune ligne n’a donc bougé. Au sortir de la salle, c’est  Alia Cas-marrant, l’inspecteur gênant du travail qui a fait le résumé : « Nous sommes arrivés à une nouvelle phase des négociations qui nécessite une suspension temporaire. Chaque partie a besoin de prendre contact. Nous n’avons pas commencé les discussions de fond, il y a encore quelques divergences, mais nous allons nous retrouver dans les heures ou jours qui suivent pour continuer les négociations ».

Les syndicaleux eux ont préféré aller à la bourde du travail pour remettre les poings sur les ires. Ils ont accusé le goubernement du Cas-sorry de n’avoir fait aucune proposition concrète, se contentant de les « amadouer avec des mesures d’accompagnement ». C’est entre autres la remise sur les rails du train Conakry Express, les fameux bus de la SOTRAGUI et ceux octroyés par la Turquie. Les syndicaleux considèrent que ces mesures sont insignifiantes et qu’elles ne réduiraient pas la souffrance du peuple. « Quant on parle de mesures d’accompagnement, c’est pour alléger le coût de la vie, mais ce n’est pas pour l’augmenter. Quant on mettra les cars est-ce que ça sera gratuit ? Ça ne sera pas le cas. Il faut que nous allions jusqu’au bout. Aucune négociation tant que le prix du litre ne revient pas à 8000 francs » s’exclame Louis M’Bemba Soumah, secrétaire gênant de l’USTG.

Le patronat dans l’œil du cyclone

Le 7 juillet dernier, la confédération patronale s’est fendue d’une déclaration pour appeler l’inter-centrale CNTG-USTG à accepter la hausse du prix du carburant et à lever le mot d’ordre de crève. Une sortie médiatique qui n’a pas été du goût du mouvement syndical. Il la considère d’ailleurs comme un coup de poignard dans le dos et parle de trahison: « Cette déclaration est un véritable soutien à cette augmentation et un acte de trahison car, dès les premiers instants de cette crise, l’inter-centrale a envoyé sa première préoccupation à la présidente de cette institution qui a promis de s’impliquer pour rétablir les droits violés par le gouvernement. L’inter-centrale a compris le nouveau mode opératoire mis en œuvre en bipartite pour affaiblir le syndicat. Cette hausse n’arrange que ceux qui sont versés dans les malversations et la gabegie ». Dans cette déclaration, l’inter-centrale a pris soin de rappeler aux autorités guinéennes que le FMI, la Banque Mondiale et autres, n’ont encore rien rapporté de palpable à la Guinée.