L’inter-centrale CNTG-USTG tente comme elle peut de remobiliser la troupe. Ce mardi 17 juillet, les responsables de ces deux centrales syndicales avaient appelé les travailleurs à une assemblée générale à la bourde du travail. Objectifs, faire l’état des lieux des deux semaines de crève perlée servies au populo de Cona-cris et de certaines de villes du Bled et cogiter sur les nouvelles stratégies à mettre en place pour faire fléchir le goubernement du Grimpeur. Et ils n’y sont pas allés par milles chemins. Une crève générale illimitée à partir du lundi 23 juillet prochain est projetée.
Une salle de réunion bourrée de grognons, des syndicaleux remontés, des soupçons d’infiltration, voilà l’atmosphère qui régnait à la bourde du travail ce petit matin de mardi. Mamadou Mansaré, l’habituel animateur absent pour raisons de santé, c’est l’Amadoué de la CNTG en personne qui a dirigé la séance.A ses côtés, un Louis Bemba Soumah toujours virulent à l’encontre du Cas-sorry et de son goubernement. Une demi-heure leur a suffi pour prendre leur décision. C’est Abdoulaye Cas-marrant, secrétaire gênant adjoint de l’USTG qui a fait office de porte-voix : « Le Médiateur de la république et la présidente du Conseil économique et social nous ont demandés hier de ne pas rompre le dialogue. Mais à chaque fois que nous sommes invités par le gouvernement, nous allons nous y rendre.Pour des questions de formalités on n’a pas pu faire notre marche aujourd’hui.Mais nous avons projeté une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire le lundi 23 juillet prochain et une marche verte le lendemain mardi ».
Pour réussir leur coup, les syndicaleux envisagent une nouveauté : empêcher les travailleurs qui ignorent superbement la crève d’accéder aux différents départements ministériels : « Nous avons demandé à nos représentants dans les ministères de venir pour que nous puissions mettre en place une stratégie.Eux-mêmes vont prendre des dispositions pour durcir le mouvement à partir du lundi, en fermant tous les ministères puisque le gouvernement ne revient pas sur sa décision » martèle Abdoulaye Cas-marrant.
Une bataille pour la survie du peuple et … de l’inter-centrale
Dans ce bras de fer avec le goubernement Cas-sorry, les patrons de la CNTG et de l’USTG jouent gros. Peut être même leur avenir à la tête de ces deux centrales. Ils souffrent d’un manque de crédibilité flagrant aux yeux de l’opinion. Déjà, les travailleurs ont majoritairement boudé leur mot d’ordre. L’Amadoué de la CNTG en est conscient : « Il faut qu’on trouve d’autres moyens de durcir le mouvement pour que le gouvernement comprenne l’enjeu de la grève. Si le gouvernement gagne cette bataille, cela veut dire tout simplement que l’inter-centrale n’existe plus. On a été minimisé, ramolli par les gouvernants, on ne doit pas perdre ce combat ». Louis Bemba va plus loin : « Nous sommes arrivés à la croisée des chemins. Ce gouvernement est en train de nous tester. Si nous lâchons, on est tous foutu. Il faut que nous tenions bien, les populations comptent sur nous. Notre honneur est en jeu. Ce gouvernement a juré de nous plier, on va jurer de les plier. Ce gouvernement n’a pas pitié. Il n’a pas honte. ». On est encore loin d’un quelconque rapprochement. En tout cas officiellement.