Les farces sociales de Guinée souhaitaient marcher ce lundi 23 juillet pour protester contre la hausse du prix du carburant fixé à 10 000 francs guinéens à la pompe. Ce, malgré l’interdiction de la manifestation par le gouverneur de la ville de Conakry Mathurin Bangoura.
Cette marche, prévue du rond-point de la Tannerie à l’esplanade du 28 septembre, a été dispersée à coup de gaz lacrymogène et des participants arrêtées par les farces de maintien d’ordre. Général Ansoumane Camara « Bafoé » explique : « Les acteurs de la société civile ont projeté une marche aujourd’hui en demandant au gouvernorat de la ville de Conakry de les autoriser, ce qui n’a pas été accepté. Nous les forces de l’ordre, on a été instruit d’éviter tout regroupement et d’empêcher toute marche dans la ville de Conakry. C’est ce qui fait que vous constatez notre présence au rond-point non seulement de la Tannerie, mais aussi dans tous les grands rond-points de la ville de Conakry pour empêcher tout regroupement et toute marche qui est interdite par l’autorité de la ville de Conakry ». Ceux qui ont voulu braver l’interdiction ont été rapidement interpellés. « Il y a eu des arrestations et c’est malgré nous que nous avons arrêté. Sinon pour un premier temps, on a cherché à leur dire de cesser et que nous avons reçu l’ordre de ne pas les autoriser à marcher ou de se regrouper au rond-point de la Tannerie ». Un message qui n’était pas du goût des marcheurs. « Ils ont été dispersés et ils se sont encore regroupés, ils sont venus. Cette fois-ci, on a dit, il est mieux donc de faire arrêter les meneurs. Ils vont répondre devant la loi pour troubles à l’ordre public ».
Au total, dix personnes ont été arrêtées dont l’artiste comédien Mamadou Thug. Ceux qui ont réussi à s’échapper se sont retranchés dans les quartiers de la Tannerie et de Sompareyah dans la commune de Matoto. Dansa Kourouma, membre des farces sociales et président du Conseil national des organisations de la société civile de guinée est un des rescapés. Pour lui, la décision des autorités d’interdire cette marche est sans fondement. « Et quand une décision illégale est prise par une autorité, aussi légitime qu’elle soit, le citoyen n’est pas obligé de s’y soumettre. Nous ne renoncerons pas à notre liberté et à notre droit, qui sont prévus par la constitution de notre pays. Le combat qui est mené est un combat pour tout le peuple de guinée. C’est un combat pour l’amélioration de la gouvernance de ce pays. Parce que quand il y a la bonne gouvernance, chacun profite. On est prêt à aller jusqu’au bout de nos revendications ».
Sur les arrestations, le président du CNOSC indique que lui et ses pairs ne tarderont pas à prêter main forte aux personnes arrêtées. « Nous allons tout à l’heure nous retrouver et nous rendre tous là où ils sont arrêtés ». Aux dernières nouvelles, nous avons appris qu’il y a eu un blessé dans le rang des marcheurs.