La météo a été clémente, sous un soleil de saison de pluie, le PM Don Kass a lancé, ce samedi 30 juin 2018, le programme Conakry Ville Propre, à Lambanyi et Yataya Fossidet, dans la commune de Ratoma. Il était accompagné de plusieurs membres du gouvernement dont Mousto Naité des Travaux publics, et Cheik Sylla, le Talibé de l’Energie et de l’Hydraulique.
À Fossidet, le dépotoir, qui recevait les déchets de beaucoup de quartiers de Ratoma, avait pourri la vie aux citoyens, barré les caniveaux et la chaussée. C’est le lieu que le gouvernement a choisi pour lancer sa campagne. Le chef du quartier a confié que les autorités ont fourni le matériel pour le curage des caniveaux et le nettoyage : brouettes, pelles, gants, balais, et 25 camions pour le transport des ordures. Sauf que sur place, il n’y avait aucun camion. Le coup de balai de Don Kass était symbolique. Lui n’est pas Paul Kagamé, le balayeur. Il donne le coup d’envoi et les balayeurs sauront quoi faire.
Conformément au communiqué du gouvernement, chaque catégorie sociale s’est mise à la tâche.  À Madina, les commerçants, du moins quelques-uns, ont nettoyé. À Wanindara, les jeunes ont curé les caniveaux, pas de camions pour évacuer les ordures. Le Balai Citoyen a lui aussi passé quelques coups de balais à Lansebougni qui abrite son siège national.
Après le coup d’envoi, Don Kass et sa troupe ont pris la direction de la décharge de Dar-es-salam pour faire le point. Là, le populo refuse de quitter en dépit de l’expiration des délais donnés par le gouvernement. Le 22 juin passé était le deuxième et dernier délai pour quitter, les habitants sont pourtant en place. Le gouvernement a proposé 20 millions de francs glissants à chaque famille. Proposition rejetée. Depuis, le gouvernement peine à trancher.
Désormais, le dernier samedi de chaque mois est consacré au nettoyage de la ville, le temps que le gouvernement mette en place un plan structurel pérenne, le pognon aurait déjà été trouvé auprès de l’UE et de la Banque islamique de développement. Dans certains quartiers, les immondices collectés ce samedi attendent toujours leur transport. Selon les mauvaises langues, l’augmentation du prix du carburant y serait pour quelque chose.