Les syndicaleux ont décidé de bouder toute négociation avec le goubernement le 23 juillet, suite à la répression de leur manif pour la baisse du prix du car-brûlant de 10 000 à 8 000 francs glissants à la pompe. Plus de 48h après, l’inter-centrale CNTG-USTG a fait machine arrière, pour donner une « chance au dialogue ». Une décision qui tombe après leur rencontre avec le Médiateur de la République, Fof-le-Séide, à la Bourde du travail. Mamadou Mansaré, le secrétaire gênant-adjoint de la CNTG, est le porte-voix des syndicats. Il explique : «Monsieur le Médiateur, accompagné des membres de certaines institutions et des religieux sont venus nous voir, pour un retour à la négociation. Suite aux événements qui se sont passés, nous avons exprimé notre surprise que ce soit en ces temps que de tels actes se produisent. Donc, nous sommes prêts à retourner sur la table de négociation. Mais à condition que tous les sujets soient mis sur la table sans tabou. C’est à dire qu’on va décortiquer le budget de l’Etat, on va voir le train de vie de l’Etat, on va mettre la nation guinéenne devant. Ensuite, après avoir vu tout ce qui est à voir, nous allons négocier ».
Toujours est-il que rien ne garantit que ces syndicalistes obtiendront gain de cause à l’issue du prochain dialogue. Mais, Mamadou Mansaré affiche son optimisme : « Nous, nous sommes confiants de nos argumentaires. Nous avons tous les documents y compris à combien le litre du carburant vient à Conakry. Donc, nous avons tous les arguments nécessaires. Nous demandons au peuple de nous faire confiance. Nous sommes membres fondateurs de cette République, nous sommes membres fondateurs de la démocratie, nous ne décevrons pas le peuple. Peut-être le peuple peut nous lâcher, mais nous, nous ne le lâcherons pas. L’histoire ne retiendra pas cela », a-t-il promis.
Selon Fof-le-Séide, le Médiateur de la République, cette acceptation d’aller à la table négociation vient concrétiser une promesse que les leaders syndicaux ont faite vendredi dernier, à l’occasion de la première consultation entre syndicat-patronat-gouvernement. D’où la nécessité de leur jeter des fleurs. Même que c’est responsable de leur part. « Je crois que c’est un message très fort à l’endroit de tout le monde, pour dire que les Guinéens qu’ils soient syndicalistes, qu’ils soient politiques ou du gouvernement, chacun aspire au bonheur de ce pays. Chacun choisi que la paix règne dans ce pays. Donc, il reste à prier que chacun aide à ce que ce processus aille plus loin que nous le souhaitons » prêche-t-il.
Rappelons de passage qu’au début du mouvement de crève, les Farces sociales et l’inter-centrale CNTG-USTG avaient décidé d’unir leurs forces pour contraindre le gouvernement à baisser le prix des produits pétroliers de 10 000 à 8 000 francs glissants le litre. Les forces sociales, elles, maintiennent la pression. Maintenant que les leaders syndicaux ont accepté de revenir à la table de négociation, des observateurs se demandent quelle sera leur relation. Dansa Kourouma précise que la position de son organisation reste fixe. «Vous convenez avec moi que l’inter-centrale syndicale est une partie intégrante des Forces sociales de Guinée, nous avons une obligation de solidarité mutuelle et nous avons une obligation d’harmoniser nos différentes stratégies et de luttes sociales ».
La grève déclenchée le 2 juillet reste encore maintenue, nous a confié toutefois le porte-voix des syndicalistes, Mamadou Mansaré.