Droit dans les yeux est une émission de Espace Tv, qui donne la parole à un acteur de la vie publique, sur un sujet donné. Sans tabou. L’émission a rencontré Amadou Damaro Camara, dépité, prési de la majorité parlementaire RPG arc-en-ciel. Sur la question de la violence sur l’axe, Droit dans les yeux, sieur Camara a dit : « Sur l’axe Bambéto, ce n’est plus un maintien d’ordre, c’est une lutte contre le grand banditisme, contre la criminalité. On ne doit plus aller avec des bâtons. On doit y aller avec des armes, parce qu’on est soumis à être tués ». Le journaliste rappelle à sieur Camara qu’il est député et qu’il ne peut pas tenir ce genre de propos. Le dépité aussi insiste qu’il va le dire : « Quand il y a une portion du territoire de la capitale où des citoyens ne peuvent pas circuler librement, quand la police est débordée, il faut autre réquisition ».
L’animateur demande à ne pas diaboliser le coin, le dépité revient à la charge : « Là-bas c’est pire que le diable. Tous les véhicules sont cassés, toutes les femmes sont violées et dépossédées [de leurs biens] à partir d’une certaine heure et pour peu parfois même sans aucun ordre de manifestation ou de ville morte. A partir d’une certaine heure, tu ne peux pas y passer ».
Cette interview a été réalisée la semaine passée lors de laquelle il y a eu 3 morts dont un policier qui a succombé à une bastonnade. Nombre de témoins accusent les forces de l’ordre d’avoir tiré à balle réelle sur les manifestants. D’autres accusent carrément des bérets rouges, ce que l’armée réfute. Sauf que dans la même semaine, la cellule balai citoyen a pondu un communiqué lundi dans laquelle elle a dénoncé une présence « effective des éléments et des pick-up du BATA, (NDLR : bataillon des troupes aéroportées) dans une unité mixte ce lundi dans la ville de Conakry ».
Cette sortie du dépité Damaro Camara pourrait accentuer la violence d’Etat devenue monnaie courante en Guinée. Depuis la mort du policier, les déclarations va-t-en-guerre pullulent au sein de la mouvance.