Dame Fatou Badiar Diallo, graciée le 31 décembre par le Prési Alpha Grimpeur est sortie de prison ce mercredi, après 8 ans passé au gnouf. A son domicile, elle a prononcé ses premiers maux à la presse : « Je suis très heureuse et émue. Seulement, je ne me sens pas bien. Je ne peux pas marcher tranquillement, il faut que je m’appuie sur quelqu’un. Suite au long séjour en prison, j’ai attrapé beaucoup de maladies. Je suis diabétique, hypertendue, et cardiaque. Au genou, les ligaments ont lâché, je ne peux pas marcher ». Elle dit grand merci au Prési Alpha Grimpeur. « Si le Pr Alpha Condé a pensé me libérer, ce n’est pas lui qui m’a mis en prison, c’est Dieu. Dieu a voulu qu’il me libère et lui m’a gracié, je prie tout le monde de ne pas dire du mal du Président. De ne pas lui tenir rigueur. C’est mon destin, Dieu pouvait me reprendre là-bas. Je faisais des crises tout le temps, même avant-hier. Mais je suis libre. C’est un président que je ne peux pas oublier dans ma vie. Bien sûr j’ai fait 8 ans de prison, c’est Dieu qui l’a voulu. Je prie tous ceux qui m’aiment, qui ont prié pour moi de le remercier ». Libre, Dame Badiar compte aller se soigner d’abord avant d’entreprendre quoi que ce soit.

Nouvelle nouvelle, bonne nouvelle !

Condamné en juillet 2013, Dame Badiar et compagnie ont vu des centaines de condamnés être gracié, année après année. Son nom n’a jamais été cité. Du moins jusqu’à ce soir du 31 décembre 2018. « J’ai fini de prier, je suis rentré me coucher, ma codétenue écoutait la radio. Elle a crié d’un seul coup : ‘’Badiar tu es libérée’’. J’ai dit : « Arrêtes, tu sais que je suis hypertendue, il ne faut pas m’effrayer ». Elle a dit : « Tu as été libérée ». C’était une grande surprise, je ne m’attendais pas du tout à cela. Alors je me suis levée comme elle a insisté, et j’ai entendu toute la sûreté crier. Je suis sorti, un [garde pénitenciaire] est venue me prendre, il a dit : « Madame vous êtes libérée, votre nom a été cité en première position ». Ensuite le médecin et le régisseur sont venus aussi, « madame vous êtes libres, madame vous êtes graciée ». Je n’en revenais pas. Ma tension était élevée, j’ai pris mes médicaments, le médecin m’a consolé ».

Pour AOB, Jean Guilavogui et compagnie, Dame Badiar ne les oublie pas. Elle demande la clémence du Prési Grimpeur pour les sortir du trou. « Je dirais au Pr Alpha Condé de penser à tous les détenus de la Maison centrale. La prison n’est pas bien mais c’est un destin. Je prie Dieu qu’il pense à eux ; commandant AOB et Jean Guilavogui, d’avoir pitié d’eux ».

Quotidien en prison

Dame Badiar reconnaît que c’était très difficile au début, la maison centrale était sale et nauséabonde, mais aujourd’hui « tu peux manger dehors, c’est grâce à Alpha Condé. La garde aussi nous a respecté, parce qu’on s’est respecté. Si tu te comportes mal, elle va te tenir comme tel ».

De ses souvenirs de prison, elle garde son médecin le Dr Issagha, le régisseur Bangoura. A chaque fois qu’elle tombait malade, « ils vendaient m’assister, m’apporter des médicaments ». Mais elle n’oublie pas sa non-prise en charge médicale. C’est grâce aux bonnes volontés qu’elle arrivait à payer ses médicaments. Elle remercie également le pool de ses avocats, Me Emmanuel Bamba, Me Lansana Béavogui qui l’ont défendue gratuitement, les ONG de défense de droits de l’Homme, Amnesty international, les bonnes volontés.

Son avocat, Me Emmanuel Bamba prie le chef de l’Etat d’intervenir dans les prochains jours pour que les autres aussi puissent être en liberté, cela contribuera à « renforcer la cohésion sociale, l’unité nationale ». De penser à ceux qui sont oubliés, cela voudra dire qu’ils ne sont pas oubliés, le président pense à eux. Il prie toutes les autorités, notamment le ministère de la Justice pour ceux qui sont restés en prison.