Ce samedi 5 janvier, à l’Université Kofi Annan, le mouvement Au nom du peuple a animé une conférence-débat sur la mauvaise gouvernance, la citoyenneté, la lutte contre l’impunité. Ce mouvement social s’est fixé 4 priorités : s’opposer à toute modification de la Constitution pour un éventuel troisième mandat, lutter contre l’ethnocentrisme, lutter contre la mauvaise gouvernance et le détournement des deniers publics, et l’éveil de conscience des jeunes, la population en général.
Soul Condé, secrétaire gênant du mouvement ne veut pas que le peuple tombe dans un piège. « Si la Guinée se développe, c’est tout le monde qui gagne. Sinon, nous allons tous périr. Dire qu’il faut qu’un malinké soit au pouvoir, ou un peul, c’est du n’importe quoi. Nous devons élire un bon Guinéen, sérieux, responsable, impartial. Nous avons de l’espoir que c’est possible de trouver cette personne ». Selon Soul Condé, si pendant que Fory Coco savourait son Koudeisme, les jeunes de son âge n’avaient de soucis qu’aller à l’école, manger, se divertir. Aujourd’hui, ils sont mariés et père de famille. « Nous voulons que le pays marche pour nos enfants. Donc nos priorités ont changé. Parmi les 60% de jeunes de la population guinéenne, la majorité d’entre ne veut pas avoir un président à vie au pouvoir il faut que cela s’arrête à Sékou Touré et Lansan Conté. Ce n’est pas que nous détestons Alpha Condé, mais le pays a changé, ce qui était possible dans les années 80 et 90 n’est plus possible maintenant. Nous voulons que les responsables guinéens s’habituent à respecter les règles. Tu travailles, tu fais tes deux mandants et tu t’en vas. Nous voulons que les présidences à vie s’arrêtent. Si Alpha réussit à s’offrir un 3è mandat, nous sommes foutus. Le 4è président dira aux Guinéens : aller vous faire foutre. Sékou l’a fait, Lansana, Alpha, pourquoi pas moi ? Vous vous foutez de moi. C’est cela notre problème ».
A la solde de Doussou Condé ? Soul ne nie pas un combat commun, notamment sur le 3è mandat, mais pas plus. « Elle a lutté avec Alpha qui ne l’a pas récompensé. C’est de son droit de réclamer. Nous ne serons pas au service d’un individu, nous sommes indépendants. L’argent que nous dépensons vient de notre poche. Aucun cadre guinéen, homme ou femme ne peut dire qu’il a donné un franc à ce mouvement. Nous n’obéissons à personne. Et personne ne peut nous dicter ce que nous devons faire ». Sieur Condé admet que si le prési Alpha Grimpeur n’était pas un populiste, mais un prési qui travaillait comme Paul Kagamé, il allait être son premier supporteur.