Le procès de Doux-sou Condé s’est poursuivi ce jeudi 3 janvier au tribunal de première instance de Dixinn, transféré dans l’enceinte de la Mairie de Ratoma. L’ancienne militante du RPG arc-en-ciel, devenue très critique à l’égard de l’Alphagouvernance est trimballée devant le juge par l’ex porte-voix du goubernement, Albert Damantang-tangue Camara pour dénonciation calomnieuse.
La prévenue étant aux États-Unis et sans aucun représentant au tribunal, le plaignant, lui, avait déjà livré sa version des faits au juge Thierno Souleymane Barry. L’audience du jeudi était donc consacrée aux plaidoiries. Dans son intervention, maitre Labila Michel Sonomou, avocat de la partie civile n’est pas allé avec le dos de la cuillère : « Dame Doussou Condé est une femme frustrée, haineuse et animée par la vengeance. Elle se couche aux États-Unis, lance des accusations à l’encontre des uns et des autres dans le seul but de souiller leur image. Dans ce procès, nous sommes victimes à plusieurs degrés. Non seulement mon client ne possède pas de société à Boké, mais à peine quelques semaines il a perdu son poste ». Maître Sonomou reconnaît volontiers que son client ne cherche pas des dommages et intérêts, mais à rétablir le droit : « Nous ne visons pas à nous enrichir dans cette procédure. Nous voulons juste sauver notre honneur qui a été mise à rude épreuve. C’est pourquoi nous demandons juste le paiement d’un franc symbolique ».
Le pro-crieur a également réclamé la condamnation de Doux-sou Condé pour, dit-il, ses propos sans fondement à deux années d’emprisonnement et à l’émission d’un mandat d’arrêt international : « Juridiquement une société ne peut pas s’installer sans documents. Et jusqu’à preuve du contraire aucun document ne prouve que Monsieur Damantang est propriétaire d’une quelconque société dans la zone minière de Boké. C’est à la dame de prouver ses accusations, mais elle n’a pas daigné se présenter. Je vous demande de retenir cette femme dans les liens de la culpabilité pour qu’elle serve d’exemple à tous ceux qui étaient dans l’optique de nuire à d’autres personnes ».
Dans l’émission ‘’Œil de Lynx’’ de la radio Lynx fm, Dou-sou Condé aurait déclaré il y a quelques mois qu’Albert Damantang-tangue a créé une société qui détiendrait l’exclusivité de la distribution du car-brûlant dans toutes les sociétés minières de la région de Boké. Ce qui n’a pas été pas prouvé devant le tribunal. Mais sur la même radio, l’ancienne proche du prési Alpha Grimpeur en a remis une couche : « Tous ces gens-là sont des voleurs et des corrompus. Au moment où les tortionnaires du PUP nous battaient, les Damantang étaient où ? Ils étaient couchés à Abidjan. Je suis au courant de ce procès, mais ils ne peuvent pas m’intimider ». L’affaire a finalement été renvoyée au 17 janvier prochain pour le délibéré.
Yacine Diallo