Boubacar Diallo dit ‘’Grenade’’ était de nouveau devant le juge ce mardi 12 février au tribunal de première instance de Dixinn. Il est poursuivi pour tentative de meurtre et détention illégale d’armes de guerre. L’audience de ce mardi a été consacrée aux plaidoiries et réquisitions du mystère public et de la défense.

Dans son intervention, le pro-crieur, Sidy Souleymane N’diaye a présenté Boubacar Diallo comme celui qui planifiait tous les troubles sur l’autoroute Leprince pendant les mouvements de protestation de l’opposition : « Le ministère public attache un prix considérable à cette procédure, compte tenu de la dangerosité du prévenu. Pendant l’agression sur les forces de l’ordre, Boubacar Diallo a utilisé un PMAK, les enquêteurs ont retrouvé 19 douilles de balles sur les lieux. Et dans sa maladresse, il s’est tiré une balle. Boubacar Diallo est une grenade offensive. Il a dirigé la section cailloux qui a passé son temps à troubler la quiétude sociale des populations de Conakry. Ces genres de personnes ne méritent qu’une seule chose, l’application de la loi ».

Pour la répression, Sidy Souleymane N’diaye n’est pas allé du dos de la cuillère : « Nous tenons à ce que Boubacar Diallo  » Grenade » parte en prison avec une lourde peine pour que ce procès serve d’exemple. Le ministère public supplie le tribunal de déclarer Boubacar Diallo coupable de tentative de meurtre et de détention illégale d’armes de guerre, en le condamnant à 20 ans de détention criminelle, avec une période de sûreté de 5 ans ».

A son tour, la défense de Boubacar Diallo a plaidé la relaxe. Ses avocats ont tenté de détricoter un par un les arguments sur lesquels le pro-crieur s’est appuyé pour requérir une peine aussi lourde. D’abord contre l’accusation de tentative de meurtre. Ils ont dénoncé le fait que le mystère public n’ait à aucun moment de la procédure présenté une victime de Boubacar Diallo. Et surtout le fait qu’aucune confrontation n’a été organisée entre le prévenu et ses « victimes  » éventuelles. « Grenade est là simplement parce qu’il est sympathisant d’un parti politique. C’est un procès politico-judiciaire. L’UFDG se heurte à la politique judiciaire du pouvoir. Dans cet agenda, l’intermédiaire c’est le ministère de la Justice. Et le parquet de Dixinn qui relève de ce ministère a la palme d’or. Dès qu’il s’agit d’un militant de l’UFDG, même pour un petit dossier correctionnel, le parquet le met sous mandat de dépôt. Le procureur s’accroche mordicus à quelque chose dont il n’a pas les preuves. Il n’a aucune preuve contre Boubacar Diallo. Ce jeune n’a jamais commis de crime. Son seul crime est d’avoir adhéré à un parti politique » déclare maitre Alsény Aissata Diallo. Selon lui, le mystère public a voulu faire de son client un appât : « Le parquet a raté son objectif. Son seul but était d’envoyer Halimatou Dalein Diallo et Ousmane Gaoual Diallo à cette barre. C’est pourquoi la lourde responsabilité du tribunal c’est d’oser libérer un innocent ». Il a également demandé au tribunal de ne pas tenir compte de l’accusation de port illégal d’armes de guerre. La faute selon lui, à l’absence de preuves du mystère public. Les armes que Grenade détiendrait n’ont été présentées à aucun moment de la procédure.

Les plaidoiries et réquisitions des autres avocats de la défense se poursuivront le 18 février prochain.

Yacine Diallo