Les procès du journaliste Almamy Kala Conté s’est poursuivi ce lundi 11 Mars au tribunal de première instance de Mafanco. Le fondateur du site d’informations en ligne www.guineelive.com est accusé de diffamation par le ministre Secrétaire général à la Présidence de la roue-publique, Naby Youssouf Kirdi-kirdi Bangoura.
Cette histoire est partie de la conférence de stress organisée par la ministre de l’aigri-culture, le 28 janvier dernier. Il se murmurait à cette époque que dame Mariam Camara entretiendrait des relations difficiles avec son prédécesseur Kirdi-kirdi Bangoura. La patronne du département n’aurait notamment pas digéré le retard accusé dans la rénovation des locaux du ministère. Des bruits de détournement du montant alloué à cette rénovation se faisaient de plus en plus persistants. Et à cette conf de stress, la question a été posée à la ministre, sa réponse fut vague. Dans son compte-rendu, Almamy Kala Conté aurait fait mention de cette affaire. Mais le titre de son article » Quand un détournement de 11 milliards colle à la peau de Kiridi Bangoura » n’aurait pas été du goût du ministre Kirdi-kirdi et de son conseiller en communication, un certain Cheick Tidiane Diallo qui ont alors transféré l’affaire devant la justice.
A la barre, Almamy Kala Conté a nié toute allégation de diffamation : « Ce jour, Tidiane m’a dit d’aller à la conférence, quand je suis arrivé il m’a dit que la ministre va aborder les questions d’ordre général. Il m’a demandé d’évoquer la question du supposé détournement, j’ai décliné. Un autre journaliste a posé la question à la ministre. Moi je n’ai fait que rendre compte de ce qui a été dit. Quand il a vu l’article, il m’a appelé et m’a dit qu’il n’est pas d’accord avec mon compte-rendu. Je lui ai suggéré alors de fournir un droit de réponse. Dans ce droit de réponse, il a mentionné qu’une inspection a blanchi son patron et que le rapport est disponible. J’ai demandé le rapport, il a refusé et a dit qu’il va conseiller à son patron de porter plainte contre moi. Mes problèmes viennent du conseiller en communication du ministre. A aucun moment je n’ai dit que c’est une investigation qui a abouti à l’écriture de cet article ».
Les débats ont en suite tourné essentiellement autour de la preuve de ce fameux détournement des 11 milliards. « Avez-vous la preuve de vos allégations ? » demande la pro-crieur, Joséphine Loly Tinkiano « J’ai fait un compte-rendu et non une enquête » rétorque l’accusé. La pro-crieur d’ajouter « Si vous n’avez pas de preuves la diffamation sera constituée ». Le ton est monté entre la partie civile et la défense qui a demandé la comparution du conseiller en communication de Kirdi-kirdi. La partie civile s’y oppose fermement. Finalement, la juge Djénabou Doghol Diallo a renvoyée l’affaire au 18 mars pour statuer sur la demande de comparution de Cheick Tidiane Diallo en qualité de témoin.
Pour Maitre Salifou Béavogui, son client est victime d’un procès d’intention : « Ce n’est pas lui qui a parlé de détournement. Cette question a été posée au cours d’un point de presse où il était présent. Il n’a fait que rendre compte, ce n’est pas lui l’auteur de l’information. C’est un faux procès, un procès d’intention qu’on lui fait. En réalité son principal accusateur dans cette affaire c’est Tidiane Diallo. C’est lui qui enveut à mon client. Nous sommes optimistes et nous veillerons sur ses droits jusqu’au bout. Monsieur Conté travaille avec Tidiane Diallo depuis 2010, il a écrit beaucoup d’articles favorables à Kiridi, qui l’ont même conduit là où il est aujourd’hui ».
La partie civile elle campe sur sa position, Almamy Kala Conté doit justifier le contenu de son article : « Nous, nous aurions souhaité que ce renvoi soit fait dans l’optique des plaidoiries et réquisitions, mais puisque le tribunal est souverain il en a décidé autrement. En matière de diffamation par voie de presse, lorsqu’un journaliste porte des allégations sur quelqu’un, il lui appartient de rapporter les preuves. Aujourd’hui, il y a beaucoup de journalistes qui ont sapé ce métier, ils sont à la solde d’autres personnes qui utilisent votre profession à leurs fins personnelles. Il faudra mettre fin à cela. Ce n’est pas parce qu’on est journaliste qu’on peut se permettre de faire du n’importe quoi » déclare Ousmane Simankan.
Yacine Diallo