La construction du barrage de Koukoutamba dans le parc national de Moyen-Bafing suscite des indignations chez les primatologues. En cause, entre 800 et 1 500 chimpanzés pourraient mourir, du fait de l’inondation de leur habitat, a souligné Rebecca Kormos, primatologue. Le colonel Mamady Sayba Keita, directeur général de l’OGUIPAR, Office guinéen des parcs et réserves souligne que cette question a été résolue à Bamako, en octobre dernier lors d’un atelier organisé par l’OMVS à l’intention de tous les acteurs du projet de Koukoutamba. « On a dit que le barrage et le parc peuvent exister ensemble. Le barrage est à l’entrée du parc, la délimitation du parc de Moyen-Bafing fait 6 747 km carrés. Le barrage ne va occuper que 3,5% de la superficie du parc. Est-ce que l’un peut empêcher l’autre ? La Guinée va protéger l’ensemble des chimpanzés et les autres espèces du parc : buffle, éléphants, léopards, lions etc. La construction du barrage aura une incidence mineure sur les chimpanzés. Pendant la construction du barrage, certains peuvent être dérangés, mais ils ne mourront pas. Oui, nous sommes pour la protection de notre écosystème, oui pour la défense des Convention et traitées signés par la Guinée, mais oui nous sommes également pour l’amélioration des conditions de vie de nos citoyens. La protection des chimpanzés dans la construction du barrage est intégralement prise en compte ».

Le dirlo de l’OGUIPAR a rappelé qu’il y a eu 2 recensement de la population de chimpanzés, en Guinée. En 2007 qui a recensé environs 15 000 chimpanzés en Guinée dont l’essentiel de ce nombre se trouve dans le massif foutanien. Même s’il y en a d’autre au Monts Nimba, à Bossou, au Ziama, au parc des hauts Niger, mais qui ne sont pas en grand nombre. Et en 2010, il y a eu un second recensement qui a identifié trois zone fortement peuplé : la zone de Gaoual, à l’entrée du parc Ndama, dans le parc de Niokolobadiar, ensuite dans le parc de Télimélé, et enfin le parc de Tougué.

Après ces recensement, l’office a constaté que les primates sont menacés et à Télimelé et à Gaoual ou l’exploitation minière va crescendo. Il a alors décidé de transférer les primates, le moment venu, à la réserve du Moyen-Bafing créée en 2016 en tant que ” compensation pour chimpanzés “, financée par Compagnie des Bauxites de Guinée et Guinea Alumina Corporation-en échange de l’autorisation d’ouvrir des sites d’excavation minière dans les autres territoires du primate.