Les promoteurs du 3è mandat se sont exprimés le 8 mars, au palais du peuple, à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme à travers les femmes. Le débat semble de plus en plus posé, mais il divise pro et anti 3è mandat sur la nécessité d’en parler ou pas. Aliou Bah, prési de l’organe provisoire de direction du MoDeL appelle à ficher tous les promoteurs du 3è mandat et à l’union de l’opposition en mettant les égos de côté. Entre la peur et l’hésitation du pouvoir, nous devons agir à temps. Un homme politique qui a confiance à sa popularité et qui se sent fort, dit-il ne se cache pas derrière des combines dignes des méthodes communistes pour dérouler son agenda. « Alpha Condé par son système de gouvernance a semé délibérément le germe de la division entre les communautés, l’extrême pauvreté dans la couche féminine et la dépendance au sein de la jeunesse pour en faire des proies faciles à sa manipulation politicienne. Au-delà, par la violence de son régime et le nombre de victimes à son actif, le traumatisme physiologique a rendu nos compatriotes résignés et désespérés confiant leur sort a un destin hypothétique ».
Pour le jeune leader, les femmes à qui ont fait brandir des pancartes et les jeunes qui rôdent dans les couloirs des ministères pour prendre des miettes auprès des cadres corrompus à des fins de propagande, ne sont que des victimes du système. « Ils doivent être sauvés par ceux qui ont compris le jeu du pouvoir afin que tous ensemble l’on évite à notre pays de sombrer dans une nouvelle dictature. C’est d’ailleurs honteux et cynique d’utiliser des couches sociales vulnérables pour dérouler un agenda politique démoniaque ».
Même que tout porte à croire que le pouvoir du RPG n’a pas le courage de son projet politique suicidaire, dit Aliou Bah. Étant donné que l’instabilité de l’ensemble de nos institutions risque de se transformer en menace existentielle pour notre démocratie, « il appartient à la jeunesse consciente et ambitieuse de prendre le leadership pour ramener la confiance en l’avenir auprès de nos compatriotes. Cela passera par un ensemble d’initiatives urgentes à entreprendre ».
Ses propositions
• Procéder à une évaluation lucide de la situation chaotique en perspective. Cela nous permettra de mettre toutes les hypothèses sur la table, anticiper sur les événements et envisager éventuellement toutes les options. Étant donné que seul le pouvoir arrête le pouvoir, le rapport de forces doit s’inverser pour que la peur change de camp.
• Créer une dynamique politico-sociale pour éliminer ce qui est devenu un obstacle à l’épanouissement démocratique de notre pays ; c’est à dire l’obsession d’un homme et son clan à vouloir garder le pouvoir à n’importe quel prix.
• Mettre en marge nos egos politiques et mesquineries citoyennes pour ensemble faire face à la menace commune. Une telle démarche permettra de préparer les gardes fous nécessaires pour étouffer les velléités de déstabilisation ou de récupération de la dynamique.
• Établir une liste nominative de tous les responsables administratifs et politiques promoteurs et soutiens de tout projet qui vise à maintenir Alpha Condé au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat en 2020. Quelle que soit la formule. À ce niveau, les médias républicains doivent prendre les devants en matière d’information, de dénonciation et de stigmatisation. Sachant bien qu’une dérive dictatoriale serait une menace pour les fondamentaux de la république, alors personne n’en sera épargné. C’est pourquoi il faut absolument arrêter de traiter cette question que sous l’angle politique.