Plus la fin du second et dernier mandat du prési Alpha Grimpeur approche, plus les sirènes révisionnistes se font entendre. Ce jeudi 21 mars, l’ancien ministre de la Communication, Alhousseiny Makanéra Kaké a bavardé sur l’opportunité de faire table rase sur l’actuelle constitution et permettre au locataire de Sékhoutouréah de s’offrir un nouveau bail. Le leader du Front National de Développement (FND) estime que la constitution de 2010 comporte beaucoup d’imperfections. Une nouvelle constitution serait donc à ses yeux indispensable pour le bon fonctionnement de nos institutions : « Notre premier ministre n’est pas le chef de gouvernement. Il ne peut ni nommer ni révoquer, c’est une question fondamentale. Nous aurons tous tort si nous n’engageons pas le débat. S’il ya des gens qui sont pour cette Constitution, il y en a d’autres qui veulent une autre. Aucun juriste ne peut nous convaincre que cette Constitution a été élaborée de manière démocratique.  C’est vrai qu’elle a résolu des problèmes, elle a doté le pays d’institutions, permis l’élection d’un président de la république, des députés et des maires, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne sera pas améliorée ».

Pour l’ex griot du chef de pile de l’opposition, l’adoption d’une nouvelle Constitution présente un certain nombre d’avantages, notamment pour le Premier ministre : « On peut consacrer des loi pour lui donner la plénitude de ses fonctions. Il y’aura l’équilibre des pouvoirs. Aujourd’hui, une petite préfecture comme Lola a un député, des grandes préfectures comme N’zérékoré, Kankan, Labé ont un député, ce n’est pas logique. Voilà les insuffisances de notre Constitution ».

Le prési du FND qui se réclame aujourd’hui de la mouvance pestilentielle estime qu’une révision de la Constitution ne permettrait pas à son nouveau mentor de se représenter au-delà de ses deux mandats. C’est pourquoi il milite carrément pour une autre Constitution : « Si nous sommes dans une quatrième république et qu’elle donne à Alpha Condé la chance de se représenter, moi je suis de la mouvance, je voterai pour lui. Mais l’essentiel est que personne ne peut nier les insuffisances de notre Constitution. On peut avoir une Constitution nettement meilleure que celle que nous avons aujourd’hui. Si elle est adoptée Alpha Condé sera à son premier mandat et même s’il ne le veut pas, nous, nous allons l’obliger ».

Makanéra conseille à tous ceux qui dénoncent les promoteurs de la modification de la Constitution de laisser le choix au peuple de Guinée : « Qu’est-ce que ces gens-là font du peuple souverain ? S’il y a un référendum le peuple décidera. Si le peuple est pour, on continue. S’il est contre, il rejette ».

Yacine Diallo