La Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale a fait une sortie ce jeudi 28 mars à la Maison de la presse, pour fustiger la méthode utilisée l’Etat pour déguerpir les habitants de Kaporo-rails, Kipé2 et Koloma. Selon elle, cette attitude est une violation des articles 15,19 et 23 de la Constitution du 7 mai 2010. Boussouriou Diallo, la porte parole précise que «si l’Etat doit récupérer des domaines occupés par ses citoyens, il est de son devoir d’utiliser des procédures légales et humaines tout en intégrant la dimension droits humains dans la manière d’opérer».

Après le passage des bulldozers sur les lieux d’habitations, des pertes énormes ont été enregistrées par les ex-occupants. Et pas les moindres: la défiguration de Aissatou Bella Diallo actuellement hospitalisée en Tunisie, la destruction de 924 concessions, 12 324 personnes concernées dont 1224 élèves, 13 écoles, 14 lieux de cultes.    Au regard de cette triste réalité, «la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale, soucieuse de la protection des droits des populations face à tous les excès des pouvoirs publics, interpelle le gouvernement guinéen sur ses obligations internationales en matière de promotion des droits humains notamment le droit au logement, à la santé, à l’emploi et à l’education».

Toujours est-il que tous ceux-ci n’étaient pas des occupants illégaux. Au  quartier Kipé 2, certains détiennent des titres de donation délivrés par le Capitaine Kerfala Camara, ancien ministre de l’habitat sous la deuxième République. C’est pourquoi, la CGCPI a estimé que ce qui est arrivée à ces citoyens est une injustice. D’où  son engagement  à agir auprès du gouvernement pour traduire en justice tous les fonctionnaires qui seraient impliqués dans des activités de corruption liées aux attributions et cessions des parcelles dans les zones de Kaporo-rails et de Kipé2. Mais en attendant, elle préconise:

A l’Etat :

-De procéder au recasement et l’indemnisation des populations victimes de déguerpissement de Kaporo-rails, de Kipé 2 et de Koloma.

-D’allouer aux familles déguerpis des moyens matériels et financiers leur permettant de faire face aux besoins humanitaires fondamentaux y compris les études des enfants qui sont à l’approche de leurs examens.

-De réfléchir en vue de l’organisation dans les meilleurs délais, d’une conférence nationale sur le foncier en République de Guinée.

-De promouvoir et ou vulgariser, en français et en langue nationales, les textes fondamentaux régissant le foncier en Guinée, notamment le code civil, le code foncier et domanial, le code minier, le code révisé des collectivités locales, le code de l’habitat, le code de la construction.

Aux partenaires bis et multilatéraux de Guinée

-D’assister la Guinée afin de trouver des solutions équitables par rapport au foncier de dans notre pays ;

Aux organisations de la société civile et aux associations des victimes

 -D’œuvrer pour la promotion et la protection des droits de l’homme en la matière ont-ils conclut.

Lébéré Baldé