Une misère de plus d’un milliard de francs glissants a été décaissée pour les opérations de recensement des gens-saignants guinéens. Le magot a été mis à la disposition de la commission de recensement le 11 mars. C’est du moins ce qu’a annoncé Aboubacar Sou-mât, le secrétaire gênant du SLECG (Syndicat libre des enseignants chercheurs de Guinée) ce mardi. Durant un mois, 30 agents recenseurs composés des cadres (en bois) et des syndigaleux du SLECG sillonneront le bled, pour effectuer l’opération. Auparavant, une scission de formation est prévue en leur faveur, précise le syndicaliste. « Cette phase va prendre trois jours à compter de mercredi 13 mars à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia. Après, suivra le déploiement des agents dès le lundi 18 mars en commençant par la zone de Conakry où ils passeront 7 jours. Puis, l’équipe sera déployée sur toute l’étendue du territoire national à travers les sept régions administratives ». Selon A. Soumah, leur boulot principal consistera à aller dans les écoles, interroger les gens-saignants sur certains docs qu’ils devront présenter, authentifier et dont les données seront transmises à une commission de centralisation.

D’ores et déjà, 13 critères sont définis pour être reconnu sur le fichier de la ponction publique: la fiche biométrique personnelle de l’enseignant, son diplôme le plus élevé, l’arrêté d’engagement de l’enseignant, l’acte de son affectation, le dernier bulletin de salaire, la présentation du cahier de préparation pour les enseignants du primaire. Excusez du peu !

D’aucuns estiment qu’un tel travail nécessite forcément une sensibilisation des intéressés. Histoire de leur éviter de se faire dégommer de l’effectif de la fonction publique. A ce propos, le Sou-mât du SLECG rassure : « un travail a été fait en amont sur le terrain ». Selon lui, la préoccupation du SLECG aujourd’hui est de réussir à détecter les gens-saignants fictifs. Si cela aboutit, les autres verront leurs salaires augmentés via les sous ainsi économisés. C’est pourquoi, a-t-il promis, aucune affinité ne sera permise dans la désignation des 15 représentants du SLECG au sein de la commission de recensement. 

L’effet de cet assainissement en termes d’augmentation de salaire va-t-il opérer en faim mars ? Ce ne sera pas le cas, malheureusement, déplore A. Soumah. Désormais, l’ex-rebelle met en garde le goubernement. « La signature du protocole d’accord du 10 janvier passé a fait plus de deux mois. L’Etat a accusé du retard dans son application. Toutefois, si on n’a pas l’effet escompté fin avril, nous serons encore obligés de prendre d’autres mesures ». Parole de Aboubacar Sou-mât !

Lébéré Baldé