Le tribunal de première instance de Dixinn a rendu sa décision, ce lundi 18 mars, dans l’affaire Boubacar Diallo alias Grenade. Le bouillant militant de l’UFDG a été condamné à 10 ans de prison ferme avec une période de sûreté de cinq ans. Le juge Ibrahima Kallil Diakité a presque suivi les réquisitions du pro-crieur Siddy Souleymane N’diaye. Ce dernier avait requis une peine de 20 ans et une période de sûreté de 5 ans. Boubacar Diallo était accusé par le mystère public de tentative d’assassinat (on ne sait sur quelle personne) et de port illégal d’arme de guerre.

A son arrivée dans la salle d’audience, Grenade affichait sa confiance, comme à son habitude. Il disait à ses amis, mobilisés pour lui apporter leur soutien, qu’il rentrera ce soir à la maison. Mais la condamnation est tombée comme une chape de plomb sur sa tête. Boubacar Diallo a refusé de sortir de la salle d’audience, s’est accroché à la barre et a hurlé : « Je ne sortirai de cette salle que pour aller chez moi. Sinon c’est ici qu’on va me tuer, je préfère mourir parce qu’on menace de me tuer à la maison centrale ». Les flics en petit nombre ont eu du mal à maîtriser le prévenu. Ce brouhaha a duré une bonne trentaine de minutes. Il a fallu l’intervention de ses avocats et certains de ses amis pour que Grenade accepte de retourner à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie. Des militants de l’UFDG ont crié à l’injustice.  » A bas la justice guinéenne » ;  » A bas l’armée  » ;  » A bas le pouvoir d’Alpha Condé’’. Un ami de Boubacar Diallo, en larmes, de s’exclamer : « Boubacar n’a jamais été un assassin. Il paye pour son refus d’accuser Cellou Dalein d’être derrière les assassinats des militants de l’opposition. Mais s’ils pensent pouvoir étreindre l’UFDG qu’ils détrompent. Ce parti continuera à vivre. Alpha Condé quittera un jour le pouvoir, les puissants d’aujourd’hui deviendront les faibles de demain, et les faibles d’aujourd’hui seront les puissants de demain ».

Après la décision du tribunal, les avocats de Grenade ont exprimé leur tristesse : « Je suis abattu moralement et physiquement. Ce qui me fait mal, ce que je ne supporte pas, c’est qu’un dossier soit inventé de toute pièce, qu’un innocent soit arrêté, qu’il soit défendu avec tout le professionnalisme possible, avec toutes les preuves possibles et qu’il soit condamné en fin de compte. C’est un innocent qui vient d’être condamné. L’injustice a triomphé dans cette affaire. Notre client n’a jamais tiré sur quelqu’un, il n’a jamais détenu une arme. Il n’était pas visé dans cette affaire, nous venons de très loin. C’est grâce à nos efforts que beaucoup de personnes ont été épargnées. Mais notre justice a refusé de dire le droit » martèle maître Salifou Béavogui.

Les avocats de Boubacar Diallo ont sur le champ relevé appel. Ils comptent désormais sur la cour d’appel de Cona-cris pour annuler la décision et permettre à leur client de recouvrer sa liberté.

Yacine Diallo