Le présumé violeur de Fatoumata Conté a comparu ce lundi 25 mars au tribunal de première instance de Dixinn. El hadj Koroma, la trentaine, Sierra-léonais de nationalité, accusé de viol sur mineure de 2 ans a nié catégoriquement les faits dès l’ouverture du procès. Pour tenter de sortir l’accusé des griffes de la justice, la défense a soulevé des exceptions liées à la qualité d’Amara Conté, Papa de la victime de la représenter. Maitre Abou Camara estime que rien ne prouve les liens de parenté entre Amara et la fille : « Qu’il produise l’acte de naissance de la fille. Sinon l’accusé peut contester les prétentions de la partie civile ». Cette phrase a provoqué l’ire du pro-crieur Siddy Yala N’diaye : « On peut renvoyer ce dossier, mais il ne reviendra pas avant plusieurs mois. Nous mettons son avocat devant ses responsabilités. Monsieur Amara Conté a toujours représenté cette fille depuis le début de la procédure. Mais compte-tenu du dilatoire de la défense, le tribunal peut se passer des prétentions de la partie civile pour continuer la procédure sur l’action publique ». Maitre Abou Camara rétorque : « C’est très grave de la part du procureur, il est déjà en erreur dans cette procédure et il continue à s’enfoncer ». Le juge Ibrahima Kallil Diakité rejettera finalement les exceptions soulevées par la défense et demandera la continuation des débats.
Les faits remontent au 19 mai 2016 au quartier Dixinn. El hadj Koroma, partageant la même maison avec la famille Conté est rentré vers 23 h en état d’ébriété. Alors qu’Amara Conté et sa fille Fatoumata (2 ans 8 mois à l’époque des faits) dormaient tranquillement au salon, El hadj Koroma vient saisir la fille et l’amène dans sa chambre, déchire sa couche, applique du beurre de karité sur son organe génital, avant de se livrer à des attouchements sexuels. Vers 2 h, Amara Conté est réveillé par des cris : « J’ai regardé à côté de moi, je n’ai pas vu ma fille. Je me suis précipité vers la chambre d’El hadj, j’ai trouvé ma fille nue, lui également était nu. Elle était couchée sur son matelas, elle pleurait et ne pouvait pas marcher. Il a commencé à nier, nous l’avons amené à la Police. A l’hôpital, les médecins ont confirmé que ma fille a été touchée. Quand nous sommes allés au commissariat de Bellevue, il est venu me demander pardon, que rien ne va arriver à la fille, comme elle est encore petite tout va entrer dans l’ordre. Je veux un jugement exemplaire pour El hadj Kourouma ».
Dans ses réquisitions, Siddy Yala N’diaye n’est pas allé du dos de la cuillère. Il a demandé au tribunal de coller une peine de 20 ans réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté de 10 ans. Ce, à cause des circonstances aggravantes (la minorité de la victime et l’ivresse du présumé violeur). Mais également explique le pro-crieur, pour éloigner la société guinéenne du ‘’danger’’ El hadj Koroma qui n’aurait de place que dans un centre de détention. De son côté, la partie civile a réclamé le paiement d’un montant de 50 millions de francs glissants comme frais de réparation. Maitre Abou Camara a exhorté le tribunal à constater l’absence de preuves dans cette affaire, et de renvoyer son client des fins de la poursuite.
Le tribunal a renvoyé l’affaire au 1er avril pour le délibéré.
Yacine Diallo