GIABA, Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent et la lutte contre le terrorisme a tenu à Conakry, sa 31ème plénière de sa commission technique. Près de 260 participants venus de 17 pays membres du GIABA vont adopter les rapports d’activité de la direction de GIABA, et les projets d’évaluation mutuelle de Cap-Vert, Burkina Faso et Sénégal. Le directeur de GIABA, Kimlabalou Aba a exprimé le regret du secrétariat du GIABA à tous les pays évalués pour les imperfections constatées. « Notre communauté est en proie aux attaques terroristes devenues banales et quotidiennes au Nigeria, Mali, Burkina Faso dont les conséquences sont lourdes ». Notamment des pertes en vies humaines et la paralysie des activités : fermeture des écoles, établissements sanitaires, commerces et autres services publics et privés. Les gouvernements sont obligés de mobiliser plus de ressources pour assurer la sécurité au détriment des projets de développement.
Koly Mara, président de la CENTIF (Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières) en Guinée et correspondant GIABA dit que la gestion vertueuse des ressources publiques et la lutte contre les crimes économiques et financiers sont des choix faits et réaffirmés des autorités guinéennes. « Cette volonté s’est traduite par l’adoption de la loi relative à la prévention la détection et la répression de la corruption et des infractions assimilées qui a institué l’Agence nationale de lutte contre la corruption, l’adoption de la loi sur la gouvernance financière, une autre sur la création du compte unique du trésor, la mise en place de la Cour des comptes ». Et dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, la Guinée a mis en place le CENTIF. « On mène des sensibilisations au niveau des entités déclarantes. L’Etat assujettit toutes les personnes physiques et morales que lorsqu’ils ont connaissance d’une opération, ils doivent faire la déclaration. Ensuite, la répression. Quand nous recevons les déclarations, nous enquêtons et lorsque nous avons les preuves de blanchiment, nous dressons des rapports à l’attention de la justice. Il y a 10 rapports envoyés aux procureurs, à la justice de compléter les preuves et de juger ». Selon M. Mara, ces résultats ont valu à la Guinée d’être promue. La communauté du GIABA a retiré le Guinée du processus de suivi renforcé pour le processus de suivi régulier. En novembre 2019, GIABA Guinée va présenter son rapport de suivi.
Mamadi Camara, ministre de l’Economie et des finances explique que les nouvelles technologies favorisent la mobilité des capitaux et offrent des opportunités pour blanchir l’argent ou financier le terrorisme. « La recrudescence de la fraude, corruption, drogue, trafic de migrants et d’armes conduisent à des actes de blanchiment et de financement du terrorisme ». C’est le défi des Etats de lutter contre ces pratiques par la coopération et l’entraide judiciaire. Cela va nécessiter une approche intégrée de toutes les forces répressives des secteurs publics et privés. Si l’argent est sans odeur, laisser le crime organisé et les organisations terroristes s’installer dans nos pays nous fragilise et nous empêche de progresser.