Le 22 mai, se sont ouvertes à la Haute Autorité de la Communication (HAC) les journées portes ouvertes sur l’institution. Pendant trois jours, l’organe de (dé)régulation des médias dans le bled est sous les projecteurs, au sens propre comme au figuré. L’objectif est de donner davantage de visibilité à l’institution, de montrer son engagement au service de toutes les composantes de la société guinée-haine. A la faveur de cette première journée, la présidente de l’instance, Tartine Condé et ses collègues commissaires ont conféré avec quelques membres du goubernement et de délégués des institutions roue-publicaines, entre autres. Les visiteurs ont lorgné plusieurs coins et recoins des locaux. Du centre de monitoring, à la salle d’écoute en passant par celle du serveur central. Tartine Condé rappelle : « L’histoire de l’organe de régulation des médias en Guinée se confond avec celle du processus de démocratisation du pays entamée en 1990. En effet, suite à l’adoption et à la promulgation de la première loi sur la liberté de la presse libéralisant les médias, et de la loi sur le CNC en 1991, le Conseil national de la communication est mis en place en 1992 pour accompagner la naissance des premiers journaux privés. Après vingt-trois ans d’existence, le CNC s’est transformé en HAC en 2015, conséquence de l’entrée en vigueur d’une nouvelle Constitution et des lois organiques sur la liberté de la presse et sur la HAC en 2010. Avec ce changement, l’organe de régulation voit son champ de compétence élargi : contrôle général des médias, délivrance des autorisations de création de radios et télévisions, formation de journalistes, certification des écoles de journalisme. »

En outre, Tartine Condé précise que les prérogatives de son institution s’exerce sur tous les types de médias : écrits, audiovisuels, presse en ligne, web radio et web télévision. Elle rappelle que la mission principale de son institution est de veiller à la conformité des contenus diffusés aux lois et règlements, aux cahiers des charges, à la charte déontologique. Pour dame Condé, si la liberté de la presse est un acquis, son exercice doit se faire dans un cadre qui permet d’informer de manière juste et transparente le public, d’assurer l’expression des différents courants de pensées, de promouvoir la paix, la démocratie, l’Etat de droit et le développement économiques et social.

« Avec le développement des technologies numériques, la mission du régulateur des médias devient plus complexe. En plus des médias traditionnels, il faut veiller sur les contenus diffusés par les médias en ligne. A cela s’ajoute un contexte de diffusion en permanence de fausses nouvelles sur les médias sociaux, de radicalisation du discours de certains politiques et religieux que relaient les médias, etc. », a-t-elle expliqué. Mais, la HAC s’est dotée, en janvier 2017, du Système de monitoring audiovisuel par internet (SYSMAPI) qui lui permet de suivre en temps réel les radios et télévisions, d’enregistrer les contenus diffusés et de les conserver, à travers tout le bled. Hop là !

Yaya Doumbouya