C’est sans surprise une première victoire pour l’honorable Amadou Damarond Camara sur l’association des magistrats de Guinée. Via le mystère de (l’in)justice, ces derniers ont saisi le bureau de l’Assemblée nationale pour une levée de l’immunité du prési du groupe parle-menteur de la majorité pestilentielle. Dans la soirée de ce 6 mai, le Cauris de l’Assemblée et ses collègues ont examiné la demande et l’ont purement et simplement rejetée. La raison, un marque d’arguments de la part des magistrats : « Nous avons jugé irrecevable la requête faite par le ministre de la justice en ce sens que le contenu pour déterminer les différents éléments sur lesquels peut reposer la levée partielle ou totale de l’immunité de l’honorable Damaro ne sont pas réunies. Donc, le Bureau a purement et simplement rejeté cette demande » explique Saloum Cissé, vice-prési de l’Assemblée nationale et secrétaire gênant du RPG arc-en-ciel.
Juste après la décision, l’honorable Damarond a réagi chez nos confrères de Mediaguinee.com : « Chacun dans son rôle, la deuxième institution vient de consacrer la séparation des pouvoirs dans la république, en jugeant irrecevable la demande du procureur général. Quant à moi, je réagirai à temps et de la manière la plus républicaine ». De leur côté, les magistrats ne comptent pas baisser les bras : « La seule chose que je peux dire, ce que cela ne nous surprend pas. On ne considère pas ça. Et bientôt d’autres actions vont être envisagées. » martèle leur prési, Mohamed Ali Thiam.
L’honorable Damarond a engagé un bras de fer avec les magistrats depuis le début du mois d’avril. Après avoir mené des démarches pour faire libérer des militants du parti au pouvoir soupçonnés d’être impliqués dans une affaire d’incendie à Banankoro, dans Kérouané, il a traité la justice guinéenne de pourrie. Une affirmation qui a provoqué une véritable levée de bouclier. Les magistrats entendaient le poursuivre pour outrage. Ils envisageraient d’ailleurs de se retrouver dans les prochaines heures pour décider de la suite à donner à ce feuilleton.
Yacine Diallo