Les lampions de l’Aïd-el-Fitr se sont éteints se sont éteints à Sékhoutouréya par des symboles très forts assénés sur la corruption par le Grand Imam de la Mosquée Faysal de Donka qui a dirigé la prière en présence du Chef de l’Etat, le Président Alpha Condé. Entouré de ses principaux ministres, dont le premier d’entre eux, Ibrahima Kassory Fofana. Le sermon d’El Hadj Mamadou Saliou Camara s’est voulu riche et varié. Quasiment, tout le monde y a trouvé son compte, exceptés peut-être les corrupteurs et les corrompus, plus sensibles aux prébendes qu’aux symboles.

 Sinon, les symboles n’ont pas manqué. De l’organisation spatiale au face-à-face entre le dénonciateur et les victimes et (ou) les acteurs potentiels, la richesse des mots et la portée des exemples ont dû frapper en direct. Tourné vers l’ouest, face aux fidèles musulmans concernés au plus haut point, l’imam a délivré un sermon des plus universels, parce que puisé dans les textes sacrés portant sur la vie du Prophète Mohamed. Le public, lui, faisait non seulement face à l’Est et à la Kaaba qui le symbolise, mais aussi à la Cathédrale de Conakry, située à quelques encablures de la Présidence de la République. Au cas où ils souhaiteraient porter le message que l’Imam Ratib de Fayçal a consacré à la corruption à leurs collègues de bureau d’obédience chrétienne.

A un plan beaucoup moins céleste, un peu plus terrestre, voire terre à terre, la décision de l’Imam Central de Conakry d’expliquer le concept de la corruption et d’en étaler les méfaits devant les plus hautes autorités de ce pays, dont le Président de la République en personne, cette décision fait penser à l’organisation géopolitique et … morale de l’Administration des États-Unis d’Amérique. Rappelez-vous que dans son bureau ovale de la Maison Blanche, le Chef de l’Exécutif américain a une vue directe portant sur les bâtiments qui abritent successivement le Congrès et la Cour Suprême des Etats – Unis. On se tient, on se complète, par la proximité et les symboles qui garantissent l’harmonie de l’État. A condition que celui-ci s’assure que le bien commun soit le bien au service de tous. Comme a osé le dire El Hadj Mamadou Saliou Camara devant le Chef de l’Etat à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr le mardi 4 juin à Sékhoutouréya. Lisez plutôtl’extrait, sous la plume de nos confrères de Guinéenews.org !

«Un des disciples du prophète du nom Oumar, quand il était le chef des Etats et non chef de l’Etat… à l’époque il n’y avait de l’électricité. Quand il rentrait dans son bureau, il venait avec deux bougies,  la bougie de l’Etat et celle personnelle. Quand il rentre dans son bureau, il allume la bougie de l’Etat pour procéder à la signature des dossiers. Un jour, son oncle s’est rendu à son bureau. Dès que ce dernier a commencé à parler, il l’a interrompu. Il a éteint la bougie de l’Etat pour allumer sa bougie avant de dire à son oncle de poursuivre. Pour lui, il ne va pas bruler la bougie de l’Etat pour ses affaires personnelles. Après l’entretien, il lui a signifié qu’il ne va pas gaspiller sa bougie pour les affaires publiques. Donc, il a éteint sa propre bougie et il a allumé celle de l’Etat avant de poursuivre son travail. Toi qui es un directeur, gouverneur ou ministre, il faut savoir que tu travailles pour le peuple. Tu dois lutter pour sauvegarder les biens publics. Dès fois, tu entends dire j’ai détourné le chef. Ce n’est pas vrai. Tu ne peux pas détourner le chef. Le chef t’a confié la gestion des affaires publiques, c’est ce que tu as détourné. Ce n’est pas lui que tu as volé. Tu as dérobé les 12 millions de Guinéens. Au lieu de voler l’Etat, il vaut mieux voler une personne. Il est facile de demander pardon à une personne qu’à tout le peuple. Tu ne peux pas dire publiquement que c’est grâce à toi que la Guinée n’a pas eu d’électricité, d’eau et autres. Joignez-vous au président pour redresser l’économie du pays…».