Nommé en avril dernier au tout nouveau département de l’Hydraulique et de l’assainissement, le Coly a la lourde charge d’assainir Cona-cris et ses environs et étancher la soif des millions d’habitants du buisson dans la foulée. Ce vendredi, il était l’invité des Grandes Gueules pour décliner son plan. Avant d’annoncer son plan, il a dit que Cona-cris regorge de 300 000 m3 d’ordures, résultat du dysfonctionnement du traitement des déchets solides : pré-collecte, transfert et gestion à la décharge. Selon le Colis des ordures, la pré-collecte est assurée par les PME qui acheminent les ordures aux points de regroupement. De là, il y a le transfert et la gestion des déchets à la décharge dévolue à l’ANSP, Agence nationale de salubrité publique, le balayage des lieux publics est du ressort des communes. « Mais à la décharge, un seul bulldozer était disponible, il tombait en panne souvent. Donc, il n’y avait pas de place pour les nouvelles ordures qui arrivent ». Autre problème, les 70 points de regroupement aménagés pour faciliter la pré-collecte aux PME auraient disparu. À date, il n’y a que 6 points, les autres sont occupés par les citoyens, dit-il. Aujourd’hui « les PME ne savent pas où déposer les déchets, ce qui a amené la création des points de regroupement sauvages ».
Solutions
Quand on connait les problèmes, les solutions viennent naturellement. Il a promis de rétablir la chaine de ramassage des ordures. « La participation citoyenne est importante, on va associer les jeunes et les femmes. Ils vont assurer la bonne police et participer à assainir leurs quartiers. Les PME ont un contrat avec les communes qui leur attribuent des quartiers et secteurs. Mais les contrats sont mal exécutés, on va les revoir. Nous allons responsabiliser les maires pour la bonne exécution des contrats avec les PME. Puis déguerpir les occupants des points de regroupements ». Le Koly des ordures entend trouver des solutions journalières au rythme de la production des ordures en améliorant les samedis d’assainissements. « On va poser des bacs à ordures, des camions passeront par jour pour ramasser. On va mettre à disposition des chefs de quartiers le matériel : brouettes, pelles. 20 000 poubelles seront posées à Ratoma et Matoto dans 3 mois. A Kaloum c’est déjà fait. Et 220 000 conteneurs dans les points de regroupement ».
Il s’apprête à placer des petits conteneurs sur les points critiques. En attendant que la machine soit huilée avec plus de moyens, le Koly souligne avoir élaboré un programme intérimaire. « Albayrak a été sélectionné pour la pré-collecte et le transport, puis une autre entreprise du nom de Picini pour la gestion des ordures, toutes sélectionnées à l’issu d’un appel d’offre ». La décharge de Dar es Salam, dit-il est sauvage, il en fera qu’elle soit un centre d’enfouissement technique. « Sa délocalisation se fera progressivement. Un terrain de 100 ha a été identifié à Coyah qui sera le centre d’enfouissement technique moderne financé par l’Union Européenne ».
Pour le moment, l’ANSP disposerait de 30 camions qui font 600 m3, et le Koly dit avoir besoin de 76 milliards de francs guinéens pour son plan. Reste à les trouver, la loi des Pitances actuelle ne prévoyant aucun sou pour ce nouveau ministère.
Oumar Tély Diallo