Interpellés dans les locaux de la Maison des associations et ONG de Guinées, le 16 juin, les deux militants anti modification de la Constitution ont recouvré leur liberté hier lundi dans la soirée. Ousmane Akam Sacko et Oumar Bella Baldé ont été mis à la disposition de leurs avocats, par le pro-crieur de la roue-publique, en attendant le début de leur procès, le 24 juin prochain au tribunal de première instance de Mafanco. L’annonce a été faite par Me Alsény Aïssata Diallo, un des avocats conseils des accusés : « Mes clients ont été interpellés dans une cour et non dans la rue. Le procureur a alors jugé utile de me les remettre en attendant le procès ».
Les deux jeunes sont accusés de troubles à l’ordre public. Mais pour leur avocat, il n’en est rien : « Ils n’ont commis aucune infraction, nous le démontrerons à l’occasion des audiences. C’est une arrestation illégale parce que la Constitution reconnait le droit à l’association et à la réunion. Ce sont les forces de l’ordre qui ont violé la loi. Ce sont elles qui se sont introduites dans une cour privée pour y jeter du gaz et arrêter des citoyens ».
Ces jeunes ont été arrêtés après les incidents survenus à Yimbaya à l’occasion du lancement du mouvement Amoulanfé le dimanche dernier. Sur ordre du maire de Matoto, Mamadouba Tos Cas-marrant, les farces de l’ordre ont interrompu la cérémonie à coup de gaz lacrymogène.
Sur les antennes de la télébidon nationale, le sinistre de l’Administration du trottoir et de Décentralisation a tenté de justifier cette descente de la flicaille. Bouréma Con(.)dé menace également de retirer les agréments à toutes les ONG qui glisseraient désormais vers le terrain politique. Un clin d’œil aux organisations de la société civile opposées à la modification de la Constitution ? Le ton est donné.
Yacine Diallo