A l’occasion de la plénière tenue ce vendredi 7 juin, les députés ont adopté le statut général des fonctionnaires. Ce projet de loi, composé de 224 articles, vise à déterminer le cadre de gestion de l’ensemble des agents  (fonctionnaires et contractuels) de l’Etat.

Pour corriger les dysfonctionnements constatés dans l’ancienne loi, le Ministère de la ponction publique a cette fois-ci préféré inclure un certain nombre de « mesures positives». Parmi elles, les allocations familiales désormais accordées aux femmes, la prime d’éloignement accordée aux travailleurs qui acceptent de servir à l’intérieur du pays, les congés de veuvage pour tous les travailleurs (femmes et hommes), la création d’une fonction publique locale, les conditions et modalités de recrutement et de cessation de fonction, les dispositions spécifiques au cadre de gestion des contractuels de l’Etat.

Malgré ce progrès enregistré par les députés, certains ont estimé que beaucoup reste à faire. Notamment l’assainissement du fichier des agents contractuels de l’Etat, la construction du siège de l’Ecole Normale d’Administration, le respect des heures de travail, la prise en charge à la fonction publique des stagiaires ayant acquis une certaine expérience, en particulier dans les domaines de la santé et de l’education entre autres.

Des recommandations bien notées, selon Billy Nankouman Doumbouya, le ministre de la Ponction Publique et des Réformettes de l’Etat. « Je prends le cas de l’absentéisme parce que le fonctionnaire qui n’est pas présent à l’intérieur est absentéiste. Nous essayons de combattre tant que nous pouvons l’absentéisme. Nous avions des dispositifs de pointage qui ne pouvaient pas permettre qu’on exploite instantanément les données. Les 250 dispositifs qui nous sont parvenus permettent que quand vous êtes à Siguiri aujourd’hui, qu’on arrive à dire que vous y êtes ou pas. Quand vous pointez, le résultat peut tomber sur un serveur chez nous et c’est ce que nous sommes en train de roder chez nous. J’ai aussi dit que le maillage allait se poursuivre. Notre raison d’être est de combattre ce phénomène et faire en sorte que les gens se mobilisent au travail. Quelqu’un a parlé de la prise en charge des stagiaires. La prise en charge des stagiaires. Le mot stagiaire n’est pas approprié d’ailleurs. Parce qu’un stagiaire c’est quelqu’un qui est engagé à la fonction publique et qui fait une période probatoire pour prouver qu’il est apte à faire le travail qu’on lui confié. Mais dans l’esprit collectif, le stagiaire, c’est celui qui travaille bénévolement, qui est entré parmi nous sans qu’on ne le connaisse. Quand on me dit stagiaire, je suis obligé de demander s’il a le bac qui lui permet d’être stagiaire… Au niveau de l’education, il y avait un débat. Est-ce qu’on recrute automatiquement les sortants des ENI et des Lycées, on les verse dans leur métier. Parce que ces écoles sont faites pour nous fournir en cadre au niveau du système éducatif. Finalement on a instauré le concours. Mais ce qui est sûr, le principe pour rentrer dans toutes les fonctions publiques au monde c’est le concours. Parce qu’il faut mettre le concours pour pouvoir prendre les meilleurs ».

L’autre sujet qui a passionné les débats à l’hémicycle rectangulaire, c’est la politisation de l’administration. Une préoccupation brandie dans la salle par les députés de l’opposition. Sur la question, le ministre a noyé le poisson. « La politisation de la fonction publique de façon générale, existe  dans tous les pays. Mais, cela dépend du degré de politisation qui est fonction aussi d’autres choses » a-t-il lancé. 

S’agissant de la sédentarisation des fonctionnaires qui s’est aussi invité dans les débats, M. Doumbouya en est bien conscient de cet autre mal qui gangrène l’administration guinéenne. « Certains fonctionnaires restent tellement dans leur coin, qu’ils deviennent des imams. Ou bien  ils sont tellement d’accord avec la population qu’ils n’ont pas la rigueur nécessaire pour faire leur travail. Le fonctionnaire ne peut pas faire 10 ans à un poste sans bouger. Soit il bouge géographiquement ou il bouge techniquement ». Un texte lié à la mobilité du fonctionnaire serait en cours élaboration pour lutter contre le fléau, a-t-il annoncé. Le sécrétariat des affres religieuses n’a pas dû apprécier. 

Il faut souligner que tout au long de son exposé, le ministre n’a pas daigné donner le nombre total des fonctionnaires guinéens.

Lébéré Baldé