Le 15 juin 2019, à l’assemblée générale hebdomadaire du Rpg arc-en-ciel à Gbessia, Mohamed Lamine Kamissoko, membre du bureau politique, a pesté contre le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Il les accuse de vouloir saper les principes fondamentaux de la démocratie et d’empêcher le peuple de Guinée d’exprimer sa volonté à travers un référendum. Pour le député, si les leaders du Front veulent s’opposer au projet d’une nouvelle Constitution, ils doivent inviter leurs militants à l’exprimer dans les urnes, à la faveur d’un référendum. « Nous sommes une nation civilisée, une nation démocratique. Il faut qu’on essaye maintenant d’épargner la vie des jeunes, des femmes, etc. On ne doit plus accepter que les Guinéens meurent pour des causes inutiles. La loi nous épargne de la violence, des crimes. »
Le FNDC poursuit son implantation à travers le pays. Son but, s’opposer à toute modification inconstitutionnelle de la constitution. Mais pour le bureau politique du Rpg arc-en-ciel, parti au pouvoir, le mouvement ne vise qu’à créer « la panique et des violences dans le pays ». Mohamed Lamine Kamissoko accuse ces opposants de vouloir provoquer « des troubles généralisées », en complicité avec un groupe de militaires, pour s’emparer du pouvoir demain. « Je le dis à la face de la communauté nationale et internationale, le Front national pour la défense de la Constitution provoque des situations de trouble à l’avenir, mais c’est lui qui en pâtira parce que le peuple de Guinée dira oui à la Constitution ». Et d’enfoncer le clou : « La Guinée est victime de son choix du 28 Septembre 1958. J’attire l’attention de tout le monde. Si les forces politiques et celles sociales se déterminent à déstabiliser le pays, ce n’est pas fortuit. Il y a des acteurs internes et externes. Il y a des étrangers dans les quartiers périphériques de Conakry. Il y a aussi des gens qui se font passer pour des fous, ils ne sont pas des fous. »
En réponse à la liste établie par le FNDC figurant les promoteurs d’une nouvelle Constitution, Mohamed Lamine Kamissoko a invité les citoyens, eux aussi, à recenser tous les acteurs du Front, car selon lui, aucune formation ne peut intimider la sienne. « Nous sommes respectueux des textes de loi. Par respect du professeur Alpha Condé, nous disons que nous laissons les manifestants faire avec les forces de sécurité. Sinon, le bureau national de la jeunesse allait demander à ce qu’il y ait quelques minutes de récréation entre l’opposition et la mouvance. Et cela sur toute l’étendue du territoire. Mais, c’est nous qui gérons donc on va rester dans l’esprit du Président Alpha Condé. Nous ne devons pas être porteurs du virus de la violence », a lancé M. Kamissoko, en présence du ministre de la Sécurité et de la protection civile, Alpha Ibrahima Keira lequel a esquissé un sourire.
Les accrochages du 13 juin 2019 à N’Zérékoré entre forces de dépenses et de surdité et manifestants ont fait un mort, plusieurs blessés et des pillages. Le responsable est tout trouvé : « Si le Front se permet aujourd’hui de tromper les enfants, de les mobiliser et de les faire sortir, vous avez vu ce qui s’est passé à N’Zérékoré ? C’est alarmant ! Est-ce quelqu’un qui veut conquérir le pouvoir doit se comporter ainsi ? Tandis que la voie est ouverte. Vous êtes libres de dire non au référendum. C’est tout. Comme ça vous épargnez des vies humaines. »
Les journalistes aussi en ont eu pour leur grade : « Quand il y a problème, vous les journalistes, ça va commencer par votre partie. Personne ne sera épargné. Si vous voulez qu’il ait la paix, les journalistes doivent former, informer et éduquer la population. Votre travail n’est pas de diaboliser le pouvoir du Président Alpha Condé. Vous êtes mal placés pour le faire. Ce que nous constations dans les émissions interactives, c’est lorsque quelqu’un vient pour insulter le Pr Alpha Condé, on lui donne beaucoup de temps d’intervention, mais lorsque c’est pour parler de bien du Président, ils lui coupent le micro ».
Yaya Doumbouya