Le 17 juin, le tribunal de première instance de Mafanco a rendu son verdict dans l’affaire opposant le président de l’Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (Agepi) à André Gaston Morel et à Guy Mansaré respectivement directeurs de publication du Patriarche et du Résultat. Le président du tribunal Amadou Kindy Baldé les a condamnés au paiement d’une amende de deux millions de francs guinéens chacun et une misère de dix millions chacun à titre de dommages et intérêts. Le 13 mai, la procureure Joséphine Loly Tinkiano avait requis cinq millions d’amende. Ils étaient poursuivis par Moussa Iboun Conté pour diffamations et injures publiques à la suite d’une publication d’articles dans leurs journaux, l’ « incriminant » sur la gestion de la subvention octroyée à l’Agepi en 2018.
Me Lanciné 3 Camara, avocat de la partie civile, « partiellement fier » de la décision : « Nous comptons déposer un appel, parce que certaines de nos demandes n’ont pas été prises en compte. Pas seulement le montant de l’argent qui nous intéresse. M. Moussa Iboun Conté a été réduit moralement, piétiné mentalement. Sa dignité a été jetée à l’eau. » Il regrette aussi que Le Patriarche et Le Résultat ne soient pas interdits de parution, ne serait-ce qu’un moment. Son confère de la défense, Me Facinet Soumah, ne mâche pas ses maux… pardon ses mots : « Nous tombons des nues de cette décision. Nous concevons cette décision résultant unilatéralement de la partie civile. Et le tribunal l’a suivi aveuglément, car il n’y a jamais eu débats contradictoires dans ce dossier. Nous avons relevé appel. » Au final, le verdict semble ne satisfaire aucun camp, d’où la volonté des deux parties d’interjeter appel.
Yaya Doumbouya