Depuis trois mois, rien ne va plus entre Jean Alfred Mathos et Jacques Bonimy, tous deux membres de l’Union pour le Progrès de la Guinée, la formation politique de feu Jean Marie Doré. Chacun de ces deux vaillants militants se réclame président du parti. Torse bombé. Mathos défend son mandat en cours, Bonimy revendique sa victoire arrachée à l’issue du congrès du parti du 3 mars dernier.
Jeudi 30 mai, au siège de l’UPG, Jacques a animé une conférence de presse demandant Jean de revenir à de meilleurs sentiments. L’appel est tombé dans de oreilles de sourd. C’est lui, le président légalement investi du parti. Jean Alfred Mathos se dit surpris de la sortie de Jacques Bonimy qui s’inscrit dans la dissidence. « Nous étions en train de respecter une feuille de route qui a été élaborée pour un règlement à l’amiable. Nous les avons invité plusieurs fois à assister aux réunions du parti tous les vendredis, ils n’ont pas voulu. A ma grande surprise, j’ai lu cette information selon laquelle ils ont tenu une conférence de presse dans la rue, hors du siège. Donc, c’est un non-événement pour moi, » s’indigne Mathos.
Le camp d’en face se targue d’un document du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation pour justifier la validité de son congrès. Ce qui est une erreur de leur part, précise Me Mathos. «Ils ont un accusé de réception qu’ils brandissent comme fiche de validation de leur congrès et qui n’a rien à voir. Je tiens à vous dire que le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation n’a pas vocation de gérer les activités des partis politiques ».
L’ancien agent judiciaire de l’Etat laisse entendre qu’un règlement à l’amiable était en cours. Ce qui d’ailleurs a mis en berne la procédure judicaire qu’il envisageait. Malheureusement, cela n’a pas encore abouti. «Nous avons été saisis par la famille de feu Jean Marie Doré qui, sur le plan de la caution morale, détient nécessairement le testament biologique. Nous, le testament politique. Nous sommes allés là-bas en tenant compte de cette réunion pour faire une feuille de route. Nous sommes même allés jusqu’à la Coordination forestière ; ils nous ont demandé de nous entendre. Nous avons toujours été invités de venir à la table pour qu’on mette cette feuille de route en marche, ils ne sont jamais venus. Donc, ce sont eux qui sont dans la dissidence ». Me Mathos invite Jacques Bonimy à savoir raison garder. Arguant que lui, Jacques Bonomy et son équipe ont toujours leur place au sein de leur formation politique.
Lébéré Baldé