Les deux militants du mouvement « Amoulanfé« , interpellés le 16 juin dernier au siège de la Maison des associations à Yimbaya, ont été acquittés ce 29 juillet par le tribunal de première instance de Mafanco. Ousmane Akam Sacko et Oumar Bella Baldé étaient inculpés pour participation délictueuse susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public.
L’audience de ce lundi a été consacrée aux plaidoiries et réquisitions. La procureure a estimé que les accusés n’ont commis aucune infraction qui pourrait justifier une quelconque condamnation. Joséphine Loly Tinkiano a requis la relaxe pure et simple : « Ils sont partis juste pour assister au lancement d’un mouvement. Et c’est après la réunion qu’ils ont constaté la présence des forces de l’ordre. Vu qu’ils ne se reprochent de rien, ils ont accepté de monter dans les véhicules de la Police. Dans ce dossier, il n y a eu ni attroupement ni sommation ni interdiction formelle. On ne saurait les condamner pour participation délictueuse. Ordonnez leur relaxe pure et simple pour délit non constitué ».
Pour Joséphine Loly Tinkiano, il faut aller avec lucidité dans le combat entre pro et anti 3e mandat : « « Amoulanfé » est un fait de société. Il y en a qui sont pour la Constitution, il y en a qui sont contre. Nous, notre objectif, c’est la paix et la tranquillité. Donc il faut aller avec précaution ».
Les avocats de la défense eux sont formels, les deux accusés sont devant la justice parce qu’ils sont contre le tripatouillage constitutionnel : « Aujourd’hui, les partisans du chef de l’Etat veulent tripatouiller la Constitution. Il y a des personnes qui s’y opposent. C’est dans ce cadre que ces deux citoyens ont été arrêtés ». clame Me Alsény Aïssata Diallo. Et l’ancien Bâtonnier, Me Mohamed Traoré de renchérir : « On veut envoyer ces messieurs en prison, mais même le ministère public a dit « Amoulanfé ». Ce qui est gênant, c’est qu’avant de les juger, on les amenés quelque part où on les a déshabillés. Ces deux messieurs là, à défaut d’être décorés, doivent être applaudis ».
Le juge Amadou Kindy Baldé, sur le champ, a déclaré Ousmane Akam Sacko et Oumar Bella Baldé non coupables des faits de participation délictueuse. Ils ont été tout simplement renvoyés des fins de la poursuite.
Ces deux citoyens ont été arrêtés le 16 juin à Yimbaya dans la commune de Matoto, alors qu’ils participaient au lancement du mouvement « Amoulanfé ». Un rassemblement que le maire de Matoto, Mamadouba Tos Camara a ordonné de disperser. Ousmane Akam Sacko et Oumar Bella Baldé ont été promenés dans plusieurs commissariats de Conakry avant de bénéficier d’une liberté provisoire le lendemain.
Yacine Diallo