Les conflits entre éleveurs et agriculteurs ont toujours existé sans qu’ils ne provoquent des affrontements sanglants. Ces deux entités ayant besoin l’une de l’autre, leurs disputes liées à la gestion du terroir ont toujours pu être réglées à l’amiable. En Guinée il existe même un code qui régit les relations entre éleveurs et agriculteurs. Malheureusement, désormais ces communautés manipulées par des hommes politiques tapis à l’ombre semblent avoir rompu le pacte de bonne cohabitation qui les lie dans maintes localités du pays.
Il est impossible de disculper les hommes politiques dont les promesses de campagne étaient fortement revanchardes et incitatives à la haine. Nous savons tous qu’il y aura toujours conflit entre éleveurs et agriculteurs, mais c’est seulement maintenant qu’on s’arme de fusils et de machettes pour s’attaquer au bétail ou s’attaquer entre villageois. Il y a des gens qui ont dit que si vous votez pour tel, ils ont de l’argent, ils auront aussi le pouvoir et ils vous retireront tout ce que vous avez comme terre pour s’installer. Par contre, si vous votez pour tel autre, nous allons vous aider à chasser ces gens et récupérer vos terres. Maintenant, les citoyens agissent, pensant que les autorités vont les protéger contre toute arrestation ou emprisonnement.
Par ex. à Kindia, dans la sous-préfecture de Molota, le climat des relations entre éleveurs et agriculteurs s’est fortement dégradé suite aux inimités provoquées par le deuxième tour de la Présidentielle de 2010.
Le bilan des affrontements d’alors avait fait  huit bœufs abattus, quatre cases brûlées.
Exaspéré, l’imam de la localité avait dit :
« Nous ne voulons plus voir de bœufs dans notre localité, nous sommes fatigués. Quand nous cultivons, nous n’avons aucune chance de récolter quelque chose. Les bêtes dévastent tout. Il faut qu’ils (les éleveurs) partent d’ici, il n’y aura aucun compromis »
Le doyen du village avait renchéri :
« Nous n’avons pas dit qu’un Peulh ne vivra pas dans ce village, mais une vache non ! Nous préférons mourir. Depuis trois ans que je cultive mon champ du bas-fond, je ne récolte rien. Lorsque des animaux dévastent le champ, les procédures de dédommagement sont lentes et coûteuses. Les éleveurs donnent de l’argent aux autorités et les victimes sont laissées pour compte. Elles n’ont ni le fruit de leur culture ni argent »
Ces faits sont vieux de presque une décennie. Justice n’a pas été rendue. Les politiciens continuent leur blabla. Les Sages perdent de plus en plus leur sagesse. Et les Imams pour la plupart corrompus se retranchant derrière leur communauté vomissent sur la Vérité et distribuent la haine.
Comme celui de Kindia au cours des Communales de l’Année dernière.
Aujourd’hui c’est Linsan avec une aggravation de la situation provoquée par l’environnement socio politique fait de tensions inter ethnique savamment alimentées par des politiciens véreux. Sur fond de fragilité extrême de la Justice.
La nouveauté dans ce Linsan d’aujourd’hui, c’est l’implication dans les forfaits d’éléments en tenues officielles d’une Force Publique représentant l’Etat. Cela veut dire que cet Etat est objectivement complice dans cet incendie d’un village d’éleveurs majoritairement peulh.
Un scénario à la malienne ?
Linsan est une zone-tampon traversée par une ligne imaginaire partant de la frontière léonaise et joignant la Guinée-Bissau via Télimélé, Boké et Gaoual. Y cohabitent depuis des siècles les deux cultures peulh du Fouta et soussou de Basse Guinée. Une confrontation armée entre elles ouvrirait la voie à une Guerre de Cent ans qui durerait mille ans.

LES POLITICIENS CHERCHEURS DE PLACE ET ESCROCS SONT AVERTIS….

Pour des raisons analogues le Mali est en feu. Le Grand et historique Mali, producteur de Sages et de Sagesses. Le Mali fournisseur de Peuples à la Sous-région ouest africaine. Le Mali de Hampâté Bâ. Le Mali de la quasi millénaire Charte de Kurukan Fouga,… C’est l’or de ce Mali au temps de Kankou Moussa, transporté par les Arabes qui a permis l’émergence du Capitalisme génois de la Renaissance. Avec les conséquences positives de cela sur la Civilisation occidentale d’aujourd’hui ! 
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, si l’Etat ne fait rien (et malheureusement, complètement phagocyté par les incompétents et les ripoux qui le dirigent, il ne va rien faire), nous nous acheminons inexorablement vers la guerre civile.

BAH MAMADOU LAMINE