Les audiences criminelles se sont poursuivies ce mardi 9 juillet au TPI de Dixinn, avec la comparution de Mohamed Sylla. Ce jeune lycéen d’une vingtaine d’années est accusé de viol sur Aminata Touré, collégienne de 14 ans à l’époque des faits. La victime et son violeur vivaient dans la même famille au quartier Dixinn, avant que ce dernier ne se fasse renvoyer pour comportement inapproprié.
Cette affaire remonterait au 24 octobre 2018, Mohamed Sylla n’étant plus dans la famille d’Aminata Touré serait allé la chercher dans son école, au prétexte qu’il souhaiterait qu’elle rende visite à sa mère à Camayenne, où il élirait désormais domicile. Chose que la fille aurait acceptée. Mais tout ne se serait pas passé comme prévu. D’après le témoignage de la victime pendant l’enquête préliminaire, le jeune lycéen l’aurait introduite dans la chambre d’un de ses amis, avant d’abuser d’elle.
Une version rejetée catégoriquement par le prévenu : « C’était un vendredi, je revenais de Camayenne. Devant la concession du chef de quartier adjoint elle m’a appelé, je lui ai demandé ce qu’elle faisait là, elle a répondu qu’elle était allée se faire tresser. Mais la fille du chef de quartier adjoint m’a dit qu’elle cherchait son frère, Mohamed Sylla. J’ai dit que c’est moi. J’ai proposé au chef de quartier de la ramener en famille avec lui. C’est ce qu’on a fait le lendemain. Quelques jours après, les policiers sont venus avec une convocation. Je suis allé plusieurs fois au commissariat de Bellevue avec ma famille. La dernière fois, on m’a dit que je suis accusé de viol. J’ai été gardé trois jours avant d’être présenté à un juge d’instruction ».
Pourtant, le rapport médicolégal met en évidence une défloraison partielle. « En tout cas moi je n’ai jamais eu de relations charnelles avec elle » déclare l’accusé. Alors comment qualifieriez-vous cette fille ? demande le pro-crieur. « C’était une fille qui n’était pas tranquille. Elle ne voulait plus étudier, elle était tout le temps au dehors ». « Aviez-vous des sentiments pour elle ? » « Non, à aucun moment » rétorque Mohamed Sylla. L’avocat de la défense lui a insisté sur le fait que la partie civile ait déjà désisté : « La partie civile n’existe pas et elle n’existera plus » dira Me Emanuel Bamba.
L’avocat de la défense a sollicité une mise en liberté de son client. Il espérait ainsi permettre à son client de faire le bac. C’était sans compter sur la rage du pro-crieur Siddy Souleymane N’diaye : « Avec tous ces commentaires, on veut faire passer Mohamed Sylla pour un homme de qualité. Nous, nous avons une autre vision. Ne prenez la responsabilité de mettre en liberté un violeur ». « C’est un élève qu’on a kidnappé et qu’on a jeté en prison » réagit Me Bamba.
L’affaire a été renvoyée au 23 juillet pour la comparution des parents de la victime, de la mère du prévenu, du chef de quartier de Camayenne et de la victime elle-même.
Yacine Diallo